Champions des échecs électoraux, leur opinion et même leur prise de position, parfois ambivalente, ne pèsent plus vraiment lourd dans la balance. Après leur retour pratiquement voué à l’échec sur le devant de la scène politique, ils n’ont plus la cote. La population n’attache aucune grande importance à leurs harangues qui se bercent d’illusion tout en continuant à nourrir l’espoir que la roue tourne peu importe le sens. Pour autant, cela ne les empêche pas de saisir toutes les circonstances qui se présentent, pour donner de signe de vie et ressortir la vieille rengaine.
Quelques jours avant le coup d’envoi du 5e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI), les anciens présidents Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina sortent de leur silence et haussent le ton.
Se revendiquant comme des “Raiamandreny”, ils ont fait une déclaration conjointe depuis Paris, qui comme il fallait s’y attendre, acerbe, accusant l’Etat d’être à l’origine de la pauvreté, de l’insécurité sur fond de tensions sociales actuelles. Ils n’ont pas manqué de dénoncer une litanie de violation grave et répétée de la Constitution, en visant le président, Andry Rajoelina.
En même temps, ils ont appelé au respect du fihavanana et à l’unité nationale, loin de ce message incitant la population à la révolte. “Le développement de Madagascar passe par un sursaut collectif fondé sur un esprit d’unité nationale dépassant les clivages politiques ou sociaux, le respect des fondements de la culture malgache notamment du Fihavanana qui nous enseigne la solidarité, le respect mutuel et le vivre ensemble » ont-ils déclaré.
Ces propos paradoxaux interviennent au moment où la Grande île s’apprête à accueillir plusieurs sommets internationaux, pour renforcer son rayonnement et attractivité à l’échelle régionale et internationale.C’est tout ce qu’ils leur restent.
Rakoto