Quand un showroom automobile se transforme en carrefour artistique, cela donne naissance au « Le Rond-Point », une installation plurielle de Nancy Alliotte, Natoa Rasolonjatovo, Dina Rabearivelo, Amir.J et ClipseTeean, à découvrir chez Sodiama Ankorondrano jusqu’au 4 mai.
Samedi, lors de la soirée de vernissage, Dina Rabearivelo captive son public avec des performances de live painting, durant lequel il a reproduit le tableau emblématique d’une «Gorille avec une couronne» en sens inverse, pour créer un effet de surprise saisissant.
Accompagné d’un duo de danse contemporaine, l’artiste peintre transforme chaque performance en un spectacle multidisciplinaire, mêlant technique picturale et narration chorégraphique.
Dans les deux grandes salles, le rouge étincelant, le bleu profond et l’or chatoyant des tableaux, se conjuguent avec les teintes audacieuses des véhicules. A citer «A l’arrêt» d’Amir.J. «Je me plais depuis toujours à immortaliser à l’aquarelle la mobilité urbaine, les scènes de vie courante en ville et les architectures. Des sujets plus ou moins en échos avec le thème général de l’exposition», a-t-il expliqué.
Artiste peintre figurative, Nancy Alliotte est subjuguée par la beauté de la Grande île et décide de s’y installer depuis maintenant un an et demi. «Ce sont les paysages, la nature, les scènes de vie, les couleurs et les belles lumières de Madagascar qui m’inspirent au quotidien. Quand je suis arrivée, la première chose que j’ai vue, c’était les rizières et j’ai été vraiment éblouie par ces grandes étendues d’eau dans la ville. C’est la première chose que j’ai peinte et après, à force de voyager, je suis allée à Tôlanaro, Toliara, Andasibe, Antsiranana et Sainte-Marie tout en espérant explorer davantage l’île», a-t-elle expliqué.
Au-delà de la peinture, le «Rond-Point» donne également à découvrir des installations où les barils de carburant sont utilisés comme support des œuvres, les portières de voitures servent de toiles et les pompes à essence d’époque trouvent encore une seconde vie. Au milieu de la salle, une carcasse de Volkswagen, sublimée par les graffitis de Clipse Teean, constitue la pièce maîtresse de cette exposition collective.
Sous le feu des projecteurs, un défilé de mode électrise l’atmosphère. En apothéose, les cinq artistes peintres foulent la salle, tous vêtus de gilet de sécurité, l’accessoire commun des usagers de la route.
Joachin Michaël