Depuis plus de trois décennies, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et le Centre national de la recherche appliquée au développement rural (Fofifa), développent des variétés de riz pluvial adaptées aux conditions climatiques des hautes terres de Madagascar. Et leur travail a porté ses fruits.
Grâce à leurs travaux, plus de 90% des surfaces cultivées en riz pluvial sur les « tanety » utilisent aujourd’hui des variétés issues de ce programme. Et avec l’appui du projet «Démarches intégrées et accompagnement pour une agriculture familiale à Madagascar innovante et résiliente aux changements climatiques (Dinaamicc)», financé par l’Union européenne, la collaboration entre Cirad et Fofifa, s’est renforcée.
Les deux centres ont élargi le réseau de recherche participative en impliquant directement les organisations paysannes comme Fifata. Les exploitants agricoles participent à l’évaluation des variétés et certains deviennent même producteurs de semences, assurant ainsi une diffusion locale efficace.
Les avancées de cette recherche appliquée ont été exposées lors des journées portes ouvertes organisées à Antsirabe les 3 et 4 avril, en présence de représentants de l’Etat, de bailleurs internationaux et de groupements de producteurs. Au programme, des visites de laboratoires, de sites d’expérimentation de riz pluvial et de parcelles de riz irrigué, notamment en lien avec la rizipisciculture, une technique combinant riziculture et pisciculture, pour renforcer la sécurité alimentaire.
De nouvelles variétés plus résistantes
Les chercheurs du Cirad et du Fofifa insistent sur « un lien constant avec le terrain ». «Nous testons chez les paysans, échangeons avec eux et co-construisons les solutions», souligne Bertrand Muller, coordinateur du projet Dinaamicc.
Cette approche permet de répondre concrètement aux défis de la riziculture en altitude : sols pauvres, sécheresses précoces, maladies telles que la pyriculariose et le BLB (bacterial leaf blight), récemment identifiée à Madagascar.
Le projet Dinaamicc permet aussi le développement de nouvelles variétés plus résistantes, à travers la sélection généalogique et participative. « Les lignées les plus prometteuses sont choisies avec les producteurs », explique Sergio Castro-Pacheco, chercheur au Cirad.
Au-delà de la recherche, ces journées ont montré l’impact concret du programme sur le terrain. Grâce à la synergie entre scientifiques, institutions et exploitants agricoles, le riz pluvial donne un second souffle à la production sur les hautes terres, face aux défis climatiques.
Arh.