Recherche doctorale: traitement de l’eau par voie écologique

Dans sa recherche doctorale, à l’occasion de la semaine de l’eau, Yvette Maria Vaosolomalala a présenté sa thèse sur l’« Optimisation du traitement des eaux par la plante Terminalia monoceros », une plante endémique de Madagascar et connue dans l’Androy sous le nom de « Kibahy ». Interview…

* Les Nouvelles : Pour­quoi avez-vous choisi ce thème?

– Yvette Maria Vaosolo­malala : Etudiante de l’école doctorale du «Génie des procédés et des systèmes industriels agricoles et alimentaires» de l’Université d’Antananarivo, j’ai choisi ce thème dans l’objectif d’aider la population du Grand Sud à travers le traitement de l’eau pour qu’elle devienne potable. Il convient de noter que les gens du Sud utilisent déjà cette plante pour purifier l’eau. Elle est pilée et mélangée avec de la cendre de bois de chauffe afin d’activer le phénomène de coagulation-floculation.

* Pouvez-vous donner de plus amples explications ?

– L’eau utilisée dans cette partie de Madagascar est souvent boueuse et à potabilité douteuse. De ce fait, notre étude porte sur les propriétés de cette plante non seulement pour bénéficier d’un traitement écologi­que dans la préservation de la santé humaine, mais surtout pour faciliter son utilisation dans le traitement de l’eau.

* Et les résultats sont-ils prometteurs ?

– Des analyses physico-chimiques et bactériologi­ques ont été effectuées avec les méthodes classiques. L’eau brute et l’eau traitée ont ensuite été comparées et les résultats ont montré des différences significatives avec une probabilité P<0,005. Pour l’étude microbiologique, le tanin, le principe actif de la plante, a été utilisé pour démontrer son activité antibactérienne. L’étude a démontré que la plante n’est pas toxique. La Terminalia monoceros élimine aussi les métaux lourds ainsi que les polluants chimiques, comme le nitrate et l’ammonium, qui sont très nuisibles pour la santé. Elle peut être également utilisée pour la purification des eaux usées afin de les exploiter plus tard dans l’agroélevage.

* Après cette thèse, quelles sont vos perspectives ?

– Chercher des partenaires pour la valorisation et la vulgarisation du produit de mes recherches dont le principal objectif est de contrer les produits chimiques qui causent actuellement le cancer. Optons ensemble pour l’exploitation équilibrée et durable des plantes que Dieu et les ancêtres nous ont léguées.

Propos recueillis
par Sera R.

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