Lors du conflit Israël-Hamas, l’Iran a menacé de fermer le détroit de Gibraltar, passage clé entre la Méditerranée et l’Atlantique, si Israël poursuivait ses opérations à Gaza. Cette menace, initialement jugée irréaliste faute de présence militaire iranienne dans la région, prend aujourd’hui un sens nouveau. Un rapport du Washington Post révèle comment l’Iran utilise le Front Polisario, un groupe militant basé en Algérie, pour étendre son influence en Afrique du Nord et menacer la stabilité régionale.
Le Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental face au Maroc, est devenu un proxy de l’Iran. Le Washington Post rapporte que l’Iran, via le Hezbollah, a formé des combattants du Polisario, dont certains ont été arrêtés en Syrie après la chute du régime pro-iranien de Bachar al-Assad. Ce lien n’est pas récent. En 2018, le Maroc accusait Téhéran de fournir des missiles au Polisario par l’intermédiaire du Hezbollah, entraînant la rupture des relations diplomatiques. En 2022, des preuves ont confirmé la livraison de drones iraniens au groupe. En janvier 2025, des vidéos montraient des simulations d’attaques du Polisario contre le Maroc avec ces drones.
L’Algérie, soutien clé du Polisario
L’Algérie finance, arme et héberge le Polisario dans les camps de Tindouf, près de la frontière marocaine. En novembre 2024, le groupe a tiré des roquettes sur un festival marocain commémorant la « Marche Verte » de 1975, qui marqua la reprise du Sahara occidental. Les médias marocains affirment que l’attaque a été lancée depuis le sol algérien, preuve de la complicité d’Alger. Les camps de Tindouf sont aussi un foyer d’extrémisme. Adnan Abu al-Walid al-Sahrawi, ancien membre du Polisario, est devenu un chef de l’État islamique au Sahel avant sa mort en 2021. Une ONG a également dénoncé l’enrôlement forcé d’enfants par le Polisario pour des entraînements militaires.
Une menace pour Gibraltar
La menace iranienne sur le détroit de Gibraltar, bien que difficile à concrétiser, devient crédible. En soutenant le Polisario, l’Iran pourrait déstabiliser le Maroc, allié des États-Unis, et perturber le commerce maritime mondial. Ce détroit est vital pour les échanges entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. L’Iran, maître des tactiques asymétriques, utilise le Polisario pour ouvrir un nouveau front loin du
Les États-Unis, qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en 2020, doivent agir vite. Ouvrir un consulat à Dakhla renforcerait le soutien à Rabat et la présence américaine dans la région. Classer le Polisario comme organisation terroriste limiterait ses financements et ses opérations. Soutenu par l’Iran et lié à des groupes jihadistes, le Polisario menace un allié clé et la stabilité régionale.
Rakoto