A Toliara, les acteurs du tourisme veulent croire à une relance économique par le biais du projet Base Toliara. Le président du conseil d’administration de l’Office régional du tourisme de Toliara (Ortu), Odilon Ranaivoson, y voit une véritable opportunité pour dynamiser la région Sud, lourdement pénalisée par l’enclavement.
Le constat est sans appel : depuis la suspension des vols internationaux, notamment la liaison directe La Réunion-Toliara en mars 2024, et la dégradation avancée de la RN7, le tourisme dans le Grand Sud est à l’arrêt. «L’accessibilité est notre principal frein», déplore-t-il. Résultat : alors que le pays connaît une hausse des arrivées touristiques, le Sud reste à la traîne, avec seulement 30.000 à 40.000 visiteurs par an, bien loin de l’objectif de 300.000 nécessaires pour soutenir une ambition nationale d’un million de touristes.
Face à cette situation, plusieurs initiatives sont lancées. Le projet Big South Madagascar, qui englobe les régions Isalo-Ihorombe, Anôsy, Atsimo Andrefana et Menabe, cherche à promouvoir de nouveaux circuits, notamment autour des sept lacs et du massif du Makay. Un lobbying est également en cours pour faire revenir des compagnies internationales telles qu’Air Austral, Airlink ou Ethiopian Airlines.
Base Toliara, pour relancer le tourisme et l’économie
Mais l’attention se porte surtout sur l’opérationnalisation de Base Toliara. Selon Odilon Ranaivoson, «ce projet minier pourrait être un levier pour le tourisme d’affaires et injecter une nouvelle dynamique économique». L’arrivée d’experts internationaux, l’installation temporaire de personnel, ou encore la construction d’infrastructures connexes sont autant d’éléments susceptibles de stimuler le secteur. «Cela entraînera des flux de richesse importants dans la région», affirme-t-il.
Il évoque également la possibilité pour Base Toliara d’investir dans des infrastructures touristiques, comme l’extension de la piste de l’aéroport de Toliara ou la création d’un centre de formation. Pour lui, si l’Etat applique strictement le cahier des charges, les impacts environnementaux et sanitaires seront maîtrisés. Enfin, il mise sur l’arrivée de nouveaux avions pour améliorer les vols domestiques et limiter les annulations qui ont pénalisé les professionnels en 2024.
En somme, la région Sud espère que l’économie et le tourisme avanceront de pair, avec Base Toliara comme moteur de la reprise.
Arh.