A la fois juge et partie

Les transporteurs urbains de la Capitale n’en font qu’à leur tête. C’est bien connu de tout le monde. Dans la plupart des cas, ils ne respectent pas le cahier des charges qui fixe leurs obligations dans l’exploitation de la ligne qui leur est attribuée. Par­mi ces obligations, le trajet qu’ils doivent suivre est bien précisé.
Mais bien souvent, ce trajet n’est pas res­pecté. Certains trans­porteurs rebroussent chemin à mi-parcours afin de faire le maximum de courses. La lige 137 qui relie Ana­lakely à Fiadanaman­ga (dans l’Atsimon­drano) en passant par Andoharanofotsy fi­gu­­re parmi celles où on remarque cette pratique.
Finalement, ce sont les usagers qui sont les victimes de ces agissements car ils doivent effectuer à pied la distance qui les sépare encore de leur destination finale. Il arrive que cette marche à pied soit longue de plusieurs kilomètres. Or, il n’y a pas d’autres solutions.
Et pour ne pas arranger les choses, cela peut se passer en début de soirée. Les usagers se trouvent ainsi exposés à tous les dangers avec l’insécurité qui règne un peu partout. Mais ce n’est pas le premier souci des transporteurs tout comme le confort des passagers.
Les usagers n’ont d’autres solutions que d’accepter cette situation contre leur gré. Bien sûr, ils émettent des réclamations au­près des différentes coopératives de trans­port urbain et les res­ponsables de ces coopératives promettent toujours d’intervenir en vue de prohiber ces pratiques.
Mais en fin de compte, rien n’y fait. Géné­ralement, la situation ne change guère. A sa­voir si des directives très strictes ont été effectivement faites à l’endroit des chauffeurs. La raison est qu’il est également dans l’intérêt des responsables de ces coopératives que chaque chauffeur réalise le maximum de courses.
Effectivement, ces responsables de coopératives ne sont autres les propriétaires des véhicules de transport. Et de ce fait, ils poussent les chauffeurs à faire le maximum de courses afin de gonfler les recettes ou tout au moins à pouvoir compléter les versements quotidiens.
Quand les responsables de coopératives et/ou propriétaires des véhicules de transport ne prennent pas en compte les réclamations des usagers, le ministère des trans­ports doit prendre ses responsabilités. Il est toujours possible que la situation dégénère quand les usagers sont excédés par ces pratiques.
Cela est déjà arrivé sur certaines lignes.

Et les dommages qui s’ensuivent peuvent être considérables. On ne peut pas compter sur les responsables des coopératives de transport et en même temps propriétaires des moyens d’exploitation car ils sont à la fois juge et partie.

Aimé Andrianina

Partager sur: