Bien souvent, on parle de la «malédiction des ressources naturelles» parfois appelée «malédiction des matières premières». C’est une situation économique paradoxale caractérisée par la difficulté que rencontrent les nations possédant des ressources naturelles en abondance.
Appelée également «paradoxe de l’abondance», elle désigne l’incapacité de nombreux pays riches en ressources à tirer pleinement parti de leurs richesses en ressources naturelles et l’incapacité des gouvernements de ces pays à répondre efficacement aux besoins de bien-être public.
Beaucoup de pays en seraient victimes, notamment parmi les pays dits non-développés. Et on pourrait certainement classer Madagascar parmi ceux-ci. D’aucuns ignorent les nombreuses ressources naturelles qui existent dans le pays. Et ces ressources sont devenues des produits stratégiques.
Effectivement, si auparavant, on parlait en particulier du pétrole, actuellement, d’autres ressources naturelles doivent être prises en compte. Parmi celles-ci figurent les ressources renouvelables (biomasse, eau, ressources halieutiques, énergies, etc…) ou non renouvelable (minéraux, combustibles fossiles).
Et aujourd’hui, les terres rares et autres minerais stratégiques sont concernés. Ils constituent l’industrie de
l’avenir telle que la filière photovoltaïque. A ce sujet, par exemple, Madagascar a tous les composants nécessaires pour développer une telle filière.
Faut-il souligner, par exemple, que les terres rares sont indispensables à la production de technologies vertes tels que les panneaux solaires, les batteries pour véhicules électriques …, autrement dit, tout matériel de haute technologie dans plusieurs domaines (télécommunications, armement…).
Mais à vrai dire, peut-on vraiment parler d’une «malédiction» ? La première remarque qui s’impose est que ces pays qui recèlent de nombreuses ressources naturelles sont toujours sujets à de nombreux conflits d’origine interne ou externe. Si bien qu’ils sont marqués par des instabilités politique et sociale.
Le moins qu’on puisse dire est que, compte tenu de leur importance, ces ressources naturelles font l’objet de convoitise des grandes puissances. On assiste ainsi à une véritable course entre les grandes puissances pour la maîtrise de ces matières premières.
Et pour y arriver, tous les moyens sont mis en œuvre. On ne peut pas l’ignorer. Quand les négociations ne peuvent pas aboutir dans l’intérêt des parties en présence, beaucoup de pays font l’objet de manœuvre de déstabilisation. Il se peut aussi qu’on aboutisse à la corruption de certains décideurs.
Beaucoup de conflits y trouvent leur explication. Seule compte la maîtrise de ces ressources naturelles. Ce qui fait, qu’en fin de compte, l’exploitation de ces ressources ne rapportent rien à la population locale. On peut dire que c’est une «malédiction» fabriquée de toutes pièces.
Aimé Andrianina