Dans un communiqué adressé aux présidents de la Fédération malgache de football (FMF), de la commission des compétitions de la FMF et de la Ligue d’Analamanga, l’association Yfomac Madagascar a annoncé, hier, son retrait des phases finales du Championnat national U17 Féminin, prévues du 9 au 18 mai. Ce désistement, motivé par des raisons aussi légitimes que révélatrices, met en lumière des dysfonctionnements criants dans la gestion de la FMF, dont l’inertie et le manque de dialogue avec les clubs interrogent profondément.
Le président d’Yfomac, Norbert Rafalimanana, ne mâche pas ses mots. Le choix des dates pour les phases finales, en pleine période d’examens scolaires, place les jeunes joueuses dans une position intenable, tiraillées entre leur passion pour le football et leurs impératifs académiques. Malgré les multiples courriers envoyés par le club et les parents, la FMF a fait la sourde oreille, affichant un mépris consternant pour les préoccupations des acteurs de terrain. « Nous n’avons reçu aucun retour concernant nos préoccupations », déplore Rafalimanana, pointant du doigt une absence totale de communication.
Cette situation a conduit à une opposition massive des parents, avec 90% d’entre eux refusant de laisser leurs filles participer à la compétition, privilégiant leur scolarité. Face à ce constat et sans la moindre proposition de solution de la part de la FMF, Yfomac n’a eu d’autre choix que de jeter l’éponge. Ce retrait n’est pas seulement un coup dur pour le club et ses joueuses, mais aussi un signal d’alarme sur l’incapacité de la fédération à concilier le développement du football féminin avec les réalités auxquelles sont confrontées les jeunes athlètes.
Ce fiasco met en exergue un problème structurel : l’organisation des compétitions par la FMF semble déconnectée des besoins des clubs et des joueuses. En ignorant les appels à une meilleure planification, la fédération compromet non seulement l’avenir du football féminin, mais aussi la confiance des acteurs qui le font vivre. Yfomac, dans son communiqué, appelle à une « meilleure collaboration » et à une prise en compte des intérêts des jeunes joueuses, un vœu pieux face à une institution qui, jusqu’à présent, brille par son immobilisme.
Rakoto