Avec l’appui de l’Union européenne, le Groupement du patronat malgache ou « Fivondronan’ny mpandraharaha Malagasy » (Fivmpama), a lancé l’initiative innovante, le Fonds Meso Capital Madagascar, hier à la Chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo (CCIA) à Antaninarenina.
Le Fonds Meso Capital Madagascar ambitionne d’apporter des solutions de financement aux Très petites et petites entreprises (TPE). Mais pour
pouvoir en bénéficier, le Fivmpama encourage les informels à se formaliser. Selon les statistiques fournies, Madagascar compte 2,28 millions d’entreprises informelles contre seulement 332.000 entreprises formelles en 2022.
«Force est de constater que les TPE sont encore exclues du système de financement traditionnel alors qu’elles composent 95% du tissu économique à Madagascar. C’est pourquoi on a créé le Fonds Meso Capital Madagascar en faveur des petites entreprises afin qu’elles puissent évoluer et étendre leurs activités», a déclaré Rivo Rakotondrasanjy, vice-président de la CCIA.
Le but étant d’apporter des solutions de financement adaptées aux sociétés opérant dans des filières à fort potentiel tels que l’agribusiness, le textile, l’artisanat, les huiles essentielles, les petites mines, les énergies renouvelables, la digitalisation… afin de favoriser leur structuration, leur montée en gamme et leur mise à l’échelle.
Investir dans les filières
Plutôt que d’intervenir au niveau des entreprises, le Fonds adopte une approche systématique et collective via des sociétés de projets SPV (Special Purpose Vehicle) regroupant des entreprises d’une même filière, dans une mutualisation logistique des investissements stratégiques (infrastructures, logistique, équipements communs…). Dans cette gouvernance partagée, chaque entreprise devient coactionnaire et coopérateur de la SPV, un effet de levier collectif permettant à des petites structures d’accéder à des actifs et opportunités auparavant inaccessibles.
La stratégie de constitution du Fonds prévoit une première levée de capital de 5 millions d’euros, avec une ambition d’atteindre 20 millions d’euros dans les cinq prochaines années. A cet effet, le Fivmpama fait appel aux partenaires internationaux, banques de développement, investisseurs institutionnels, banques privées, diaspora… à se souscrire au capital du Fonds.
«On a développé ce concept innovant qui va contribuer à l’émergence d’un écosystème plus inclusif à Madagascar. Cela permettra aux TPE de répondre correctement à la demande exigée par le marché», a conclu le président du Fivmpama.
Jean Riana
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