Depuis soixante-dix ans, la bière THB a accompagné le quotidien des Malgaches, rythmant les célébrations familiales et amicales comme les moments difficiles. Devenue un véritable emblème national, THB a traversé cinq générations. Durant le week-end pascal, Laurent Guiquerro, directeur de la brasserie Star Antsirabe a invité les journalistes à visiter l’usine locale, et a dévoilé son histoire et une partie de la recette THB qui l’a permis d’être maintes fois primée à l’échelle internationale.
«La qualité de la bière THB est due à la qualité des ingrédients utilisés, en particulier les céréales », a expliqué Laurent Guiquerro. En effet, la société utilise quatre ingrédients principaux, à savoir le maïs, le malt, le houblon et l’eau.
« Toutes ses matières premières sont cultivées ici, sauf l’houblon », a-t-il précisé.
Le hollandais Johannes Servatius Van Kuijk a eu l’idée de la composition de cette recette en 1954 qui a par la suite conquis le cœur de millions de Malgaches. « Nous continuons de contrôler nos productions en recrutant des goûteurs experts pour garantir la constance du goût qui fait la renommée de THB », d’après lui.
Une bière hollandaise
C’est dans les années 50 que THB trouve ses racines, lorsqu’une famille française installée dans la brousse malgache a eu l’audace d’imaginer une bière locale. Elle collabora avec un hollandais et décida de l’appeler « One house beer », en hommage au métier de bouvier à cette époque avant d’évoluer en 1954 vers le « Three horse beer » ou THB.
Depuis lors, la boisson a tissé sa propre histoire avec la Grande île. « Une bouteille a été même érigée avec l’effigie du président Ratsiraka », a-t-il relaté en dévoilant toute une collection de bouteilles depuis les années 50. « Auparavant, elle était même mise dans des boîtes de conserve ». Mais l’hollandais a emmené avec lui la recette dans son pays. « Une version verte de THB existe en Hollande ».
« 98% des déchets recyclés »
Forte de ses nombreuses années d’existence, Star place toujours au cœur de ses préoccupations l’impératif environnemental. « 98 % de nos déchets à l’usine sont récupérés », a-t-il indiqué. Les résidus de maïs et du malt serviront de nourritures pour le bétail. « Ils sont surtout destinés aux vaches qui produisent les meilleurs laits, yaourts et fromages… », a souligné Laurent Guiquerro. Par ailleurs, l’usine a mis en place une infrastructure pour le recyclage de l’eau et les plastiques sont transformés en cageots. Les bouteilles en verre sont nettoyées et réutilisées, et celles cassées sont transformées en pavés et en parpaings.
Holy Danielle