Grâce à ses 450 km de côtes, cinq baies, trois sites Ramsar et douze aires protégées, la région Sofia se positionne comme un acteur majeur sur le marché de carbone. Pour le Dr Clermond Manantsoa, directeur régional de l’Environnement et du Développement durable, Sofia joue un rôle de premier plan dans la lutte contre les changements climatiques.
En 2023, la région Sofia a participé au programme REDD+ (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts), aux côtés de quatre autres régions (Sava, Diana, Analanjirofo, Atsinanana). Ce programme a permis à Madagascar de percevoir, pour la première fois, 8,8 millions de dollars de crédits carbone de la Banque mondiale.
Quinze communes de la Sofia recevront bientôt leurs crédits carbones, répartis selon un plan officiel. Ils serviront à financer des patrouilles forestières ou à développer des infrastructures et services dans les communes concernées.
50.000 hectares de mangroves
La protection des forêts ne se limite pas au domaine terrestre. Les 50.000 hectares de mangroves de la région constituent des puits de carbone stratégique, capables de stocker quatre fois plus de carbone que les forêts tropicales. Pourtant, ces zones sont en danger. La coupe illégale de palétuviers pour transformer les bois en charbon, menace cet écosystème vital pour la biodiversité et la pêche côtière.
Face à cette pression, les autorités régionales ont lancé un appel aux partenaires, en vue de restaurer les mangroves. Des ONG comme Planète Urgence, Blue Ventures ou Bôndy ont répondu présents. Des transferts de gestion ont été mis en place et des alternatives économiques, comme le reboisement à vocation bois-énergie ou la promotion de la pêche durable, sont proposées aux populations locales.
Dans cette optique, plus de 1.000 hectares de mangroves ont déjà été restaurés en 2024. Le Dr Clermond Manantsoa appelle à renforcer les actions et plaide pour une plus grande implication des communautés dans la vente de carbone. «L’attachement à un projet renforce la volonté de préserver. Encore faut-il une bonne coordination», conclut-il.
Arh.