Le projet hydroélectrique de Sahofika prend forme. Le Fonds souverain malagasy (FSM) devient officiellement actionnaire à 49% de la société Neho, promotrice de la centrale. La signature du contrat d’achat d’actions a eu lieu hier au palais d’Iavoloha, en présence du président Andry Rajoelina. Ce partenariat public-privé marque l’engagement de l’Etat à investir dans des infrastructures stratégiques et à promouvoir une énergie durable.
Le FSM rejoint ainsi les actionnaires historiques de Neho, à savoir Themis et Eranove. Il s’agit surtout pour le pays d’accélérer l’accès à une électricité propre. Le Conseil des ministres a récemment validé cette prise de participation importante.
La centrale de Sahofika, qui devrait fournir une puissance de 190 à 200 MW en énergie renouvelable, est au cœur du plan de redressement du secteur énergétique national. Le président Andry Rajoelina a réaffirmé son objectif : «mettre fin aux subventions de la Jirama, société publique d’électricité, d’ici deux ans».
Actuellement, l’Etat débloque entre 150 et 250 millions de dollars par an, pour compenser le coût élevé de l’électricité produite par des centrales thermiques, qui s’élève en moyenne à 25 centimes de dollar le kilowattheure.
Pour y remédier, Madagascar mise sur les énergies renouvelables. En plus de Sahofika, le gouvernement prévoit d’investir massivement dans les parcs solaires, dont le coût de production est bien plus bas, entre 7 et 10 centimes de dollar par kilowattheure.
Appui de la Bad
La Banque africaine de développement (Bad) est fortement impliquée dans le projet. Son vice-président, Kevin Kariuki, a souligné que le projet Sahofika est tout aussi important pour l’ensemble de la population de Madagascar. L’institution mobilisera l’ensemble de la dette nécessaire et apportera jusqu’à 80 millions de dollars pour financer les lignes de transmission entre Sahofika et Antananarivo.
Ce soutien financier comprend également une garantie de risque partiel pour sécuriser les paiements de la Jirama. Dans ce sens, la Bad accompagne l’Etat malgache dans les négociations et entend accélérer la mise en œuvre du projet. «Le président Rajoelina a été clair : il faut aller plus vite pour que les Malgaches bénéficient rapidement de cette énergie propre», a déclaré Kevin Kariuki.
Arh.