Pour marquer quatre décennies d’une riche histoire chorégraphique, le groupe de danse Tsingory s’apprête à offrir un grand spectacle, ce 31 mai à l’Institut français de Madagascar (IFM) à Analakely, à partir de 19 heures. Intitulée « Tsingory@Tsingory », la pièce présentera l’histoire du groupe et la légende de l’oiseau et Tsingory, le danseur.
Depuis les années 80 – 90, le groupe Tsingory s’est déjà imposé comme un acteur majeur dans l’univers de l’art du spectacle à Madagascar. A cette époque, il accompagnait des artistes et groupes de renoms et dévoilait au petit écran son talent.
A ses débuts, l’énergie créative de Tsingory émanait d’un sextuor de danseurs talentueux, tous issus de l’école de danse Voahangy Rasoanaivo : Damasy, Faly, Lala, Annick, Hanta et Théo. « Ma sœur, Volapeno, a rejoint notre groupe, 4 ans après sa création», se souvient Théo Ranjivason. Rapidement, Tsingory a gravi les échelons pour devenir une véritable référence en matière de danse, un modèle pour de nombreuses jeunes. Ainsi, leur histoire se conjugue parfaitement à la célèbre légende de l’oiseau et du danseur Tsingory.
La légende du danseur Tsingory
Selon la légende, le danseur Tsingory n’arrivait pas à se maîtriser, dès qu’il entendait de la musique ou même des chants d’oiseaux, il se mettait à danser. Chaque soir, bravant l’interdit, Tsingory observait en secret l’oiseau fétiche du roi, un être ailé dont les chants enchantaient le palais, et tous les soirs, les deux firent vibrer chacun leur passion. Mais un soir, épuisé, l’oiseau s’affaissa, le roi le croyant mort, prononça une sentence à l’encontre de Tsingory. Trouvant refuge chez lui, le danseur fut dissimulé par sa mère sous une natte, et le roi et ses soldats n’ont pu le retrouver. Les conseillers du roi, rusés, suggérèrent de faire appel aux musiciens de la cour. Ces derniers ont joué une belle mélodie que Tsingory n’a pu se retenir et sortit de sa cachette pour danser. En voyant ses pas de danses exceptionnels, le roi fut émerveillé par son talent et oublia la sentence. A ce moment, l’oiseau se réveilla et reprit son chant mélodieux aux côtés de Tsingory. « Le danseur Tsingory est sauvé par son art. Cette histoire nous a inspirés depuis la création de notre groupe. Et elle semble avoir un lien qui se tisse entre cette légende et notre groupe », confie Théo.
Le vakojazz
Au fil des ans, le groupe a toujours éprouvé une passion grandissante pour la danse. « Peut-être que l’on nous voit rarement sur scène, mais nous sommes restés actifs durant ces années », a assuré Théo. En gardant toujours son style de danse, le vakojazz, le groupe a sa propre signature. « A l’école de danse, nous avons appris le modern jazz, et pour avoir une identité propre, nous avons combiné la danse traditionnelle avec les bases techniques de la danse du modern jazz. De cette fusion est né le vakojazz», a-t-il expliqué. Vakojazz sera au menu du spectacle « Tsingory @ Tsingory ».
Holy Danielle