Le Premier ministre Ntsay Christian et son gouvernement, seraient-ils de nouveau menacés par une motion de censure ? Depuis quelques jours, l’idée est relancée par quelques députés « dissidents » de la majorité présidentielle sans pour autant convaincre leurs pairs.
Il ne s’agit pas de rumeurs. Actuellement en pleine session ordinaire, les tractations s’intensifient à Tsimbazaza, en vue de collecter les signatures requises, de la moitié des membres composant l’Assemblée nationale, soit 86 députés sur 163, pour que la motion de censure soit soumise au vote, 48 heures après son dépôt.
Et derrière ces manœuvres politiques destinées à déboulonner le Premier ministre, Ntsay Christian et son gouvernement, des députés « frondeurs » au sein même de la majorité présidentielle, soutenus par une poignée de députés qui se disent centristes.
Jusqu’à hier tard dans la soirée, la situation n’évolue guère à l’Assemblée nationale. Aucune motion de censure n’a été déposée. Visiblement, cette nouvelle tentative semble vouée à l’échec. Ils peignent à convaincre les autres, notamment les députés Irmar, qui ne cautionnent pas cette idée de censurer et de renverser le Premier ministre. En un mot, faire usage d’une telle arme parlementaire visant l’Exécutif, ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité présidentielle.
Selon nos sources, malgré cette réticence manifeste généralisée, les initiateurs de ce plan machiavélique, poursuivent leurs tractations, auprès des députés de l’opposition qui restent en embuscade, mais prêts à saisir l’occasion de faire tomber le gouvernement, au cas où cette motion de censure, serait soumise au vote. Comme s’ils ne veulent pas s’engager dans une telle démarche qui a peu de chance d’aboutir.
Rappel à l’ordre
Mais très vite, les ténors de la majorité présidentielle, ont interpellé ces députés de l’Irmar, à faire marche arrière. Ces derniers ont même été rappelés à l’ordre qui se sont déjà engagés à respecter la discipline du parti. D’ailleurs, ils risquent gros en cas de retournement de veste, selon toujours nos sources. Plusieurs députés sollicités à ce sujet, ont choisi de ne pas s’exprimer, laissant entendre toutefois, que cette tentative de motion de censure, pourrait être avortée.
A rappeler que ce n’est pas la première fois qu’une motion de censure à l’encontre du gouvernement, se trame à l’Assemblée nationale, mais force est de constater que le gouvernement Ntsay a toujours survécu.
C’était le cas en décembre 2022, quand 105 députés ont voulu censurer l’Exécutif, en invoquant notamment le non-respect de la Constitution, la non-réalisation de la politique générale de l’État et les défaillances dans la gestion des affaires nationales. Et cette motion a été rejetée par la présidente de l’Assemblée nationale de l’époque, Christine Razanamahasoa, qui avait jugé la procédure irrecevable au regard des dispositions constitutionnelles. De même, en mars 2022, les députés du parti Tiako i Madagasikara, minoritaires à l’Assemblée, ont tenté de déposer une motion de censure, sans succès.
Rakoto