Restauration des mangroves: plusieurs acteurs se mobilisent pour éviter une catastrophe

Les mangroves malgaches, essentielles à la survie de nombreuses espèces et à la stabilité des côtes, sont gravement menacées. Dans le Nord et le Nord-Ouest de l’île, la dégradation de ces écosystèmes atteint un niveau critique, principalement à cause des activités humaines. Face à l’urgence, plusieurs acteurs se mobilisent pour éviter une catastrophe environnementale.

«La disparition des mangroves aurait de lourdes conséquences. Alors qu’elles aident à lutter contre le chan­gement climatique et abritent de nombreuses espèces animales, parfois menacées. Leur dégradation entraîne une baisse des ressources marines comme les crabes et les crevettes. Des familles de pêcheurs, déjà fragiles, risquent de basculer dans l’insécurité alimentaire», déplore Huyg­hens Rock Behanarina, Chef de projet de l’entreprise Bôndy à Antsohihy.
A Antrema, près d’Am­banja, les conséquences sont déjà visibles : les communautés locales, vivant de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage, constatent la dis­parition progressive des palétuviers, engendrant mon­tée des eaux, érosion accélérée, raréfaction des crabes et crevettes. Des fa­milles entières sont exposées à l’insécurité alimentaire.
Conscient de l’enjeu, le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) rappelle que les mangroves sont des solutions naturelles efficaces contre le changement climatique. Elles protègent les littoraux, stockent du carbone et soutiennent l’économie des populations côtières.

Projet Ma Honkô

A Madagascar, plusieurs entités ont pris des initiatives locales et internationales, à l’exemple de l’entreprise Bôndy à Antsohihy, qui agit à travers le projet « Ma Honkô », prévoyant de restaurer 40.000 hectares de mangroves dégradées dans les régions Diana, Sofia et Melaky. Dans ce sens, Bôndy collabore étroitement avec les communautés pour cultiver six espèces locales de palétuviers, replanter les sites et développer des activités génératrices de revenus durables.
A Ambanja, l’association Famelona s’est lancée depuis 2022 dans la restauration de mangroves, après avoir travaillé sur les aires protégées terrestres. En deux ans, 360 hectares ont été restaurés dans les baies d’Ampasin­dava et de Rafaralahy. L’ur­gence est telle que même les coraux et algues sont affectés, selon Narivony Joël, di­recteur du site d’Am­pa­sindava.
L’ONG Blue Ventures agit à Ambanja depuis 2013. Elle a permis de restaurer 2.600 hectares de mangroves dans la baie de Tsimipaika avec l’aide des habitants, après le départ d’entreprises qui nuisaient à l’environnement. D’autres associations comme Planète Urgence, WCS, Sahamalaza, WWF ou Madagascar National Parks, participent aussi à cette mission. Grâce à leurs efforts communs, les écosystèmes sont protégés et les populations locales retrouvent de l’espoir.

Arh.

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