Une bonne nouvelle pour les femmes qui ambitionnent de s’engager en politique. Si l’Assemblée nationale est à l’unisson avec le Sénat , pour l’adoption d’un projet de loi modifiant la loi organique relative au régime général des élections et des référendums, présenté par Richard Ravalomanana, président de la Chambre haute, l’égalité des genres trouverait tout son sens politique à Madagascar.
Mais c’est déjà une véritable révolution législative en marche, pour promouvoir les droits de la femme, à prendre part à la vie et aux décisions politiques, par les biais des élections. En fait, Richard Ravalomanana propose que la proportion d’hommes et de femmes doit être reflétée dans liste des candidats. Deux hommes et autant de femmes pour les scrutins de liste où leurs noms sont alternés. Et pour les scrutins uninominaux, le candidat et le candidat désigné doivent être de sexes différents.
Des femmes leaders sur le devant de la scène, il n’y a pas photo, le paysage politique malgache, sera profondément modifié. Et les dernières statistiques qui n’évoluent guère depuis la 3e République, justifient la nécessité d’une telle parité politique.
Seulement 16 % des députés sont des femmes. Et les femmes ne représentent que 5% des maires. Autrement dit, elles sont largement sous-représentées dans les fonctions dirigeantes. En 2019, sur les 1.111 candidats recensés aux législatives dans tout le pays, seulement 153 étaient des femmes, soit 13,77%, en termes de représentativité. Aucune femme ne s’est portée candidate lors de la présidentielle de 2023 et parmi les 32 prétendants en lice en 2018, 4 d’entre eux étaient des femmes.
Au fond, il ne s’agit pas qu’une simple modification, mais importante, c’est un véritable appel à l’engagement politique des femmes et à leurs candidatures à un mandat électif. Mais surtout, un message lancé à l’endroit des partis politiques, en faveur des candidatures des femmes, pour avoir voix au chapitre.
Andry Rabeson