« Malgré les mesures de sauvegarde instaurées par l’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC), le domaine de production de couverture à Madagascar régresse au lieu de prospérer», a affirmé Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des industries de Madagascar (Sim) à l’occasion des Journées des branches de production nationale qui se sont déroulées du 16 au 18 mai au Stade Barea Mahamasina.
Il a mis l’accent sur le fait que les produits malgaches n’ont pas peur de la concurrence, mais une gestion claire est nécessaire. Les entreprises importatrices ne sont pas nécessairement à blâmer, mais les règles de jeu doivent être claires et équitables pour tous. Il est inacceptable que les producteurs locaux soient soumis à des taxes et redevances plus lourdes que ceux qui ne font qu’importer et vendre. Il est temps de mettre les choses au clair.
En ce qui concerne spécialement les couvertures, Barthélémy, Directeur général de l’ANMCC, a avancé que certains opérateurs malgaches ont tendance à contourner la mesure de sauvegarde sur les importations de ce produit à Madagascar pour se faire plus de profit.
« Dans le but de se soustraire du paiement de la taxe sur le droit additionnel au droit de douane (DAD), les exportateurs font en sorte de fusionner les couvertures neuves dans des balles de friperie. Ce genre de pratique nous a poussés à prendre la décision d’étendre la mesure de sauvegarde aux importations des couvertures friperies », a-t-il fait savoir.
Les statistiques émanant de l’ANMCC montrent que le volume d’importation a considérablement baissé, passant de 2.400 tonnes à seulement 46 tonnes entre 2017 et 2023. Ces chiffres sont complètement différents de ceux de la douane chinoise, pour l’année 2023 où le volume des exportations des couvertures chinoises vers Madagascar est de 1.416 tonnes, faisant une différence de près de 1.400 tonnes dissimulées et déclarées sous le SH code des autres produits qui ne sont pas frappés par la taxation DAD au dédouanement comme les couvertures friperies.
Barthélémy a ajouté qu’ une Task force a été mise en place pour remédier à ce genre de situation. « Par ailleurs, cette prise de décision de renforcer la mesure de sauvegarde a été suivie d’actions dont des visites de vérification auprès de différents dépôts
des opérateurs dans le domaine, ce qui a conduit à la saisie d’environ 6.000 balles de couvertures », a fait savoir le DG de l’ANMCC. Il a expliqué que les biens confisqués ne pourront être récupérés qu’après que les personnes concernées règles les frais par rapport aux produits importés, et ce avec une amende.
Jean Riana