Les députés sont actuellement en pleine session ordinaire comme le prévoit la loi. A ce titre, ils ont de nombreux projets de loi à adopter ou non. Mais comme on le dit toujours : chassez le naturel, il revient au galop. Les locataires actuels de Tsimbazaza se font aussi remarquer par leur absence dans les bancs de l’hémicycle tout comme leurs prédécesseurs.
La preuve en est qu’ils n’étaient que 19 présents sur les 163 députés qui devraient être là pour voter le projet de loi sur la production et la consommation de Toaka gasy. Eu égard à cette forte absence, on peut légitimement se poser la question de la légitimité de la loi adoptée. Et il en est de même pour d’autres lois.
On se demande bien où sont passés les autres. Bien évidemment, ils pourront toujours trouver des excuses valables pour justifier leur absence (missions de proximité auprès de leurs électeurs…). Mais quoi qu’il en soit, rien ne peut justifier leur absence lors de l’adoption d’un projet de loi qui peut impacter sur la vie et la santé de millions de personnes.
En effet, ce projet de loi sur la production et la consommation du Toaka gasy ne concerne pas seulement tous ceux qui en consomment. Les fabricants, les commerçants et toutes les collectivités décentralisées sont intéressées par ce projet de loi. Et cela commence au niveau des Fokontany partout à Madagascar car on produit du Toaka gasy partout dans le pays. Chaque Commune en sera bénéficiaire.
Seulement, nos députés ont d’autres chats à fouetter, d’autres intérêts plus importants encore. A savoir lesquels ? Ces élus du peuple doivent se rendre compte que s’ils bénéficient d’énormes avantages financiers (émoluments, indemnités de toutes sortes…), c’est pour qu’ils remplissent pleinement tous les rôles pour lesquels ils ont été élus, entre autres, voter les lois.
A ce titre, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui prévoit déjà des sanctions pour ce type de manquement doit être appliqué à tous sans aucune distinction. Mais on connait déjà la rengaine. Il est certain qu’aucune décision dans ce sens ne sera jamais prise. On sait trop bien comment les députés se défendent entre eux par esprit de corporatisme.
Il est vrai que jusqu’à maintenant, les députés qui siègent actuellement au niveau de l’Assemblée nationale se démarquent plus ou moins par rapport à leurs prédécesseurs. Hormis quelques rares exceptions (affaire de trafic de tortues), ils sont moins trempés dans des affaires louches à scandale qui ont fait la
« Une » des actualités. Du moins, jusqu’à maintenant.
Mais toujours est-il que cet absentéisme chronique ternit fortement l’image que l’on se fait de l’Assemblée nationale. Pour y remédier, que les députés fassent au moins honneur à leur statut en assistant tout au moins aux réunions plénières. Et par la même occasion, cela leur permettra de respecter leurs électeurs respectifs.
Aimé Andrianina