La souveraineté alimentaire est l’un des objectifs fondamentaux de l’Etat malgache actuel. Mais en fait, qu’est qu’on enttend par « souveraineté alimentaire » ? Généralement, la souveraineté alimentaire est définie comme « le droit des peuples à avoir accès à une alimentation saine, produite de manière durable et à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles ».
Ainsi, cela inclut également le droit de chaque pays de maintenir et de développer sa capacité à produire sa propre nourriture, ce qui est essentiel pour la sécurité au niveau national et communautaire. A Madagascar, en particulier, la souveraineté alimentaire peut se résumer dans l’autosuffisance en riz, l’aliment de base des Malgaches.
Seulement, bien rares sont les pays qui arrivent à atteindre une souveraineté alimentaire totale. Heureusement, certains pays produisent des produits alimentaires plus qu’ils ne peuvent consommer et donc les vendent à ceux qui en ont besoin. Ce sont ces échanges qui portent sur plusieurs produits (pas seulement alimentaires) qui soutiennent le commerce international.
Autrement dit, l’absence de souveraineté dans un secteur peut être compensée par des sources, des chaînes d’approvisionnement extérieures. Par exemple, en matière d’approvisionnement en riz, Madagascar a l’habitude de fournir soit en Inde, au Pakistan, au Japon, en Chine… Ce sont principalement les fournisseurs en riz du pays.
Mais la capacité de ces pays à satisfaire les demandes peuvent dépendre de nombreux facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes. Entre autres, on peut citer le niveau de la production respective des principaux pays exportateurs. Quand leur production nationale est en baisse, ces pays tendent à restreindre leurs exportations. Ce qui est tout à fait compréhensible.
En conséquence, les sources et les chaînes d’approvisionnement se raréfient pour les pays demandeurs. Inséparables des échanges commerciaux internationaux, elles créent une forme de dépendance, notamment quand elles sont restreintes, limitées. En fin de compte, quand cette dépendance est très forte, on arrive jusqu’à perdre complètement la souveraineté dans le secteur concerné.
Cette situation est évitable. La solution réside dans la diversification de ces sources, des chaînes d’approvisionnement. Plus concrètement, cela se traduira par l’existence de plusieurs partenaires sur lesquels on peut toujours s’appuyer en cas de défaillance de certains. L’appel à plusieurs partenaires permettra toujours de réduire la dépendance du pays par rapport à certains pays.
Autrement dit, il faut multiplier autant que possible les partenaires et non pas se satisfaire d’un partenaire exclusif quels que soient les avantages qu’il propose et les promesses avancées. Cela peut être avantageux au début. Mais à la longue, ces avantages se transforment en contraintes. Et au niveau de certains secteurs ou domaines, cela se traduira par la perte de souveraineté.
Aimé Andrianina