Le dispositif Systèmes de production d’altitude et durabilité à Madagascar (dp SPAD) a tenu hier un atelier inédit pour présenter ses résultats. Chercheurs, bailleurs, ONG, organisations paysannes, secteur privé et représentants de l’Etat ont répondu présents pour découvrir les fruits de plus de 20 ans de recherches dédiées aux exploitations agricoles familiales des hautes terres.
La journée, rythmée par des présentations interactives, des posters et des démonstrations sur stands, a permis de rapprocher chercheurs et acteurs du développement. «Le dp SPAD, c’est un collectif de chercheurs et enseignants-chercheurs qui appuie l’intensification agroécologique des exploitations agricoles familiales», a résumé Mathieu Vigne, chercheur au Cirad et animateur du dispositif.
Les travaux du SPAD couvrent trois grands axes : la riziculture durable, l’élevage et les innovations agricoles. Parmi les avancées, on note la création de nouvelles variétés de riz, des solutions contre les bioagresseurs, ou encore le développement de la rizipisciculture. «Nous voulons montrer à des acteurs qui ne nous connaissent pas encore ce que nous faisons pour appuyer les stratégies de développement agricole et rural», a insisté Mathieu Vigne.
Faire connaître les résultats de recherche
Au cœur des discussions : comment rendre les résultats de la recherche plus opérationnels pour les agriculteurs. «Il est primordial de faire connaître les résultats de recherche. D’où également l’importance de la communication», a souligné Hery Lisy Tiana Ranarijaona, directrice générale de la Recherche scientifique au Mesupres. Aussi, elle a annoncé la création prochaine d’une «maison d’incubation» pour valoriser les produits de la recherche.
Selon Laingo Rasolofo – Coordinatrice dP SPAD, «Le dp SPAD regroupe sept institutions partenaires, à savoir le Cirad, le Fofifa, l’Université d’Antananarivo, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), le GSDM, Fifamanor et Africa Rice Center». Près de 60 chercheurs et enseignants-chercheurs y collaborent, dont trois quarts sont malgaches. Leur principal défi ? Le financement. «C’est de plus en plus compétitif pour aller chercher les fonds des bailleurs internationaux», a expliqué Mathieu Vigne.
Pour relever ce défi, le dp SPAD mise sur une approche participative : «Nous construisons les enjeux et les actions de recherche avec le monde paysan, les ONG, les ministères, pour être plus utiles et opérationnels». Un pari ambitieux pour garantir des impacts tangibles sur le terrain.
Arh.