Le délestage atteint son paroxysme : les Tananariviens à bout de nerfs

Cela devient invivable. Une fois la nuit tombée, plusieurs quartiers de la capitale sont en ébullition, manifestant leur mécontentement dans la rue, car ras-le-bol des coupures de courant répétitives et de longue durant dans la journée. L’activité économique est paralysée.

Depuis plus de deux semaines, Antanana­rivo vit au rythme des coupures de courant, pouvant parfois durer plusieurs heures par jour. Même si la Jirama tente d’expliquer la situation, la population ne l’entend pas de cette oreille et n’hésite pas à le faire savoir dans les rues. Un peu partout dans la Capitale, les habitants des quartiers frappés de plein fouet par le délestage tournant sortent de chez eux pour interpeller les responsables en brûlant des pneus, devenu un symbole de mécontentement contre les coupures de courant dans la ville des Mille.
Cette situation exaspère les habitants, de plus en plus désemparés. « Nous ne savons plus vers qui nous tourner », confient de nombreux abonnés.Mais l’impact ne se limite pas aux ménages. L’éco­nomie locale est directement touchée. Artisans, commerçants, restaurateurs… voient leur activité freinée. Les pertes s’accumulent, menaçant la survie de nombreuses petites entreprises.Certaines moyennes et petites entreprises sont contraintes de réduire leurs activités, voire de cesser définitivement leurs opérations.
« Le délestage empire et à ce rythme on risque de fermer boutique. On ne fait plus recette », a fait savoir un gérant d’un cybercafé aux 67 ha.

Le niveau d’eau au plus bas
La Jirama, principal fournisseur d’électricité, déplore la faible capacité de production de la centrale hydroélectrique d’Andekaleka, largement insuffisante pour approvisionner la Réseau interconnecté d’Antanana­rivo (Ria).
“La centrale hydroélectrique d’Andekaleka est notre principal fournisseur d’électricité à Antananarivo. La production dépend du niveau de l’eau du barrage.Actuellement, le niveau de l’eau diminue davantage et la production est insuffisante pour Antanana­rivo”, déclare la Jirama dans ses publications quotidiennes.
Face à cette pénurie, la Jirama a déclenché des délestages tournants. Con­crè­­tement, chaque quartier subit entre trois et quatre heures de coupure, succédant jusqu’à quatre fois par jour. Et à ces coupures électriques s’ajoutent désormais des coupures d’eau, aggravant le quotidien déjà difficile des usagers.
Et le pire reste à venir. Antananarivo n’est qu’au début de l’hiver, période d’étiage où les ressources en eau s’amenuisent encore. Si la situation persiste, les pénuries pourraient s’aggraver dans les semaines à venir. Le spectre d’une crise énergétique prolongée plane sur la capitale.
La Jirama fait appel à la compréhension de la population et promet de faire de son mieux pour atténuer l’impact, avec les ressources limitées. Mais pour les habitants, ces explications peinent à apaiser la colère. Tous attendent des solutions concrètes pour sortir de cette crise. En attendant, Antana­narivo vit sous tension, littéralement.

Arh.

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