C’est indéniable, les atouts touristiques de la Grande île sont énormes, représentant à elle seule 5% de la biodiversité mondiale. Chaque année, des sites et des magazines de voyage incluent Madagascar dans la liste des meilleures destinations à visiter. Avec ses quelque 5.000 km de plages paradisiaques et ses parcs nationaux abritant des faunes et flores uniques au monde, digne d’une carte postale, Madagascar a de quoi faire rêver les passionnés de voyage et les touristes en quête d’aventure et de sensations fortes.
Pourtant par rapport aux autres îles de l’océan Indien, la Grande île enregistre largement moins de visiteurs que Maurice. En 2024, 1.382.127 touristes ont visité l’île sœur, avec une augmentation de 6,7% par rapport à 2023. Dans le pays à la même année, 308.275 visiteurs internationaux ont été recensés, contre 259.850 en 2023. Certes, un certain dynamisme du tourisme, est constaté et que la reprise après le Covid-19, est vraiment là.
Seulement, pour un secteur considéré comme un facteur de développement durable, pourvoyeur de devises et d’emploi, dans un pays disposant de tous les atouts nécessaires, les chiffres ne sont pas éloquents, loin d’un véritable boom touristique au sens propre. Alors que tout le monde, en l’occurrence les professionnels du tourisme et le ministère de tutelle, estime que Madagascar peut faire mieux et même devenir une destination incontournable dans l’océan Indien. Qu’est-ce qui coince ?
A vrai dire, il y a une ombre au tableau et là aussi, plus d’un le reconnait : la destination Madagascar est l’une des plus chères au monde, notamment le coût du vol. A titre d’exemple, aller à Madagascar au départ d’un quelconque pays d’Europe coûte plus cher qu’aller à Sydney depuis le même pays, selon les études, à tel point que Madagascar est classé en tant que destination de luxe, malgré ses attraits touristiques. C’est bien de faire la promotion du tourisme à Madagascar et d’augmenter la visibilité du pays à l’échelle internationale, mais tant que voyager dans le pays coûte plus cher qu’ailleurs, on limite notre objectif, celui d’atteindre 1 million de touristes d’ici 2028.
Rakoto