Eternels perdants

Comme d’habitude, c’est surtout à l’approche des grandes vacances (correspondant à la haute saison) que les transporteurs de voyageurs sur le réseau routier national sont enclin à faire monter les frais de transport. Et cette année n’a pas fait exception.
Pour expliquer leur décision, les transporteurs se justifie d’une part, sur la hausse des prix à la pompe des carburants et d’autre part, sur les entretiens et réparations qu’ils doivent compte tenue de l’état des routes nationales. Ces entretiens et réparations deviennent plus fréquents expliquent-ils.
Certes, on reconnait que l’état actuel des rou­tes nationales laisse à désirer. Même la principale route nationale qui lie Toamasina à Antana­narivo est dans un état lamentable malgré tous les efforts qui sont fournis actuellement. Il reste encore beaucoup à faire.
Face à ces hausses des prix des frais de transport, il est tout à fait logique que les usagers se demandent ce qu’ils vont obtenir en contrepartie. Cela con­cerne principalement la qualité des services ain­si que la sécurité. Ce sont des points essentiels sur lesquels les transporteurs ont à s’expliquer.
Effectivement, en ma­tière de qualité des services, il y a beaucoup à dire. Cela n’a jamais fait l’objet des priorités des transporteurs. Pour ces derniers, seule compte la rentabilité. Avec le manque de confort, souvent les voyages devien­nent un véritable calvaire. L’état des routes y est pour quelque chose.
De plus, afin de ren­tabiliser au maximum leur exploitation, certains transporteurs ne reculent pas pour faire de la surcharge. Evidem­ment, cela peut se faire avec la complaisance des agents de la police de la route qui ferment les yeux face ce type d’infraction contre quelques billets.
Bien sûr, il y a d’autres solutions. Mais ce n’est pas donné à tout le monde. Entre autres, on peut toujours voyager plus confortablement avec certaines compagnies de transport spécifiques. Mais le prix à payer n’est pas à la portée de tout le monde.
Quant à la sécurité des voyageurs, elle n’est pas assurée pendant tout le trajet. Et malheureusement, ces derniers temps, de nombreux voyageurs se sont faits détrousser par des coupeurs de routes. Bien évidemment, dans ces cas de figure, chacun se débrouille com­me il peut.
On se demande bien pourquoi les convois ne se font pas accompagner par des éléments des forces de défense et de sé­curité (FDS). Est-ce par insuffisance des effectifs des FDS ou bien les trans­porteurs ne veulent pas payer pour assurer leur sécurité ?
Toujours est-il que fi­nalement, les voyageurs n’ont d’autres droits que de payer les frais de transport et de se taire. Dans ces conditions, voya­ger sur les routes mal­gaches, surtout la nuit, re­lève d’une véritable gageure car on risque d’avoir de mauvaises surprises à chaque tournant. Et les voyageurs sont les éternels perdants.

Aimé Andrianina

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