Après plusieurs reports, les ministres feront face aux parlementaires dans le cadre d’un exercice d’évaluation inédit, conformément à la mission de contrôle du Parlement sur l’action gouvernementale ce mois-ci. Un rendez-vous attendu pour les citoyens après les rumeurs de remaniement et de motion de censure.
L’évaluation parlementaire relancée. Ce face-à-face, prévu ce 16 juin, suscite de vives attentes aussi bien parmi les partisans de l’opposition que les partisans du régime. Dans un contexte marqué par de nombreux sujets brûlants, les parlementaires entendent demander des comptes aux membres du gouvernement sur la gestion des affaires publiques. L’enjeu est de taille. Il s’agit d’un véritable débat démocratique, loin d’être une simple formalité, qui permettra d’évaluer la performance de chaque ministre. L’article 101 de la Constitution encadre cet exercice : « En début de chaque première session ordinaire, le gouvernement présente à l’Assemblée nationale un rapport d’exécution de son programme. La présentation sera suivie d’un débat portant sur les résultats des actions du gouvernement et l’évaluation des politiques publiques. » L’article 103 va plus loin : « Les moyens d’information du Parlement à l’égard de l’action gouvernementale est la question orale, la question écrite, l’interpellation et la commission d’enquête. Trois jours de séance par mois sont réservés à un ordre du jour arrêté par chaque Assemblée à l’initiative des groupes d’opposition de l’Assemblée intéressée ainsi qu’à celle des groupes minoritaires. »
Pressions et attentes
La pression monte également au sein des partisans du régime. Sur les réseaux sociaux, des figures comme la sénatrice Henriette Lalatiana Rakotondrazafy n’hésitent plus à interpeller publiquement certains ministres, les exhortant à suivre le rythme du Chef de l’Etat et à se concentrer sur leurs missions, plutôt que de se mettre en avant lors de déplacements à l’étranger. Des critiques qui laissent entendre que certains membres du gouvernement peinent à se montrer à la hauteur des attentes, tant sur le terrain que dans les résultats concrets. La menace d’une motion de censure qui planait déjà à l’Assemblée nationale, signe que l’évaluation à venir ne sera pas sans conséquences. A rappeler que le dernier remaniement s’est tenu en août 2024. Après des années de suspension et de reports, la tenue de cette session d’évaluation est très attendue. Les dates fixées par les deux chambres devraient, cette fois, être respectées, mettant fin à une longue période d’exception.
F.M