La vindicte populaire reprend de l’ampleur, sans foi ni loi. En une semaine, plusieurs cas ont été signalés et même rapportés sur la toile, comme des images banales faisant désormais partie de la réalité quotidienne, dans une société de plus en plus à cran.
Pas plus tard qu’hier, une vidéo montrant un jeune homme ensanglanté, mal en point et attaché à un arbre comme un voleur, a été publié sur Facebook, dans une ambiance de lynchage où un groupe d’individus scandé par une population, s’érige en justicier. « Ne quittez pas notre page, les choses sérieuses vont commencer », a même commenté l’auteur de la vidéo, en toute insouciance et impunité, au mépris de la loi et de l’Etat de droit. Il annoncé en direct un lynchage populaire sur-le-champ, jusqu’à ce que mort s’en suive. La recrudescence des vindictes populaires, prend une allure préoccupante, surtout qu’un simple soupçon pourrait vous coûter la vie, en ces temps durs.
C’est à se demander si les auteurs de vindictes populaires, sont bien conscients de leurs actes, tout en incitant une frange de la population à participer à un meurtre collectif. Il y a quelques années, dans l’Est du pays, un groupe de personnes reconnu coupable de lynchage populaire, a écopé d’une lourde peine d’emprisonnement. La vidéo prise lors d’exécution a servi de preuve indéniable aux yeux des juges.
La loi en la matière est-elle méconnue du public, malgré le fait que les citoyens n’ont pas confiance en la Justice? Face à un tel déchaînement de violence, un important travail de sensibilisation s’impose pour éradiquer cette pratique de justice expéditive, conduisant à des exécutions sommaires sans état d’âme. Nul n’est censé ignorer la loi. Rendre justice sans procès, ainsi qu’exécuter un présumé coupable séance tenante, est un délit, voire même un crime devant la loi. Ça craint !
Rakoto