A l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin, l’Association des journalistes en environnement (AJE), s’est entretenue avec le Dr Jean-Claude Salama, chercheur en environnement pour «Mettre fin à la pollution plastique mondiale», qui est thème de cette année, mettant en évidence «la menace persistante du plastique sur notre planète».
Le Dr Salama alerte sur la dangerosité de ce matériau, issu de produits pétroliers. Il souligne que «le plastique met plus de 400 ans à se décomposer». «En se fragmentant lentement, il pollue durablement l’eau, l’air, les sols, et affecte la santé des humains, des animaux et des plantes», a-t-il expliqué.
A Madagascar, les lois sur le plastique sont insuffisantes et peu appliquées. Un décret de 2017 du ministère du Commerce fixe une limite d’épaisseur pour les emballages, mais reste lettre morte. Le Dr Salama dénonce «l’absence de consultation des acteurs comme les représentants de l’administration publique, les industriels, ou les écologistes. Il pointe aussi le flou autour des sanctions».
Face à ce constat, il appelle à une réglementation claire et à l’implication de tous les acteurs pour gérer efficacement les déchets. Il rappelle que certains pays, comme la Suisse, sont en avance. «Là-bas, la qualité de l’eau est rigoureusement contrôlée, et la gestion des déchets plastiques est encadrée», a-t-il assuré.
A l’échelle mondiale, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) organise une réunion à Genève, au mois d’août pour négocier un accord international contre la pollution plastique. Le Dr Salama salue cette initiative, tout en prévoyant des résistances, notamment de la part des industries pétrolières.
Il rappelle surtout que le plastique, à l’origine issu du caoutchouc végétal, est devenu omniprésent depuis le XIXe siècle. Mais aujourd’hui, le temps presse : des actions concrètes doivent être entreprises pour freiner cette pollution silencieuse et durable.
Arh.