« Educ’tour » : un parcours immersif au cœur du patrimoine documentaire malgache

«Faire découvrir l’importance des archives dans la construction de la mémoire collective, la préservation
de l’identité culturelle et la garantie des droits par les générations futures», c’est l’essence même du circuit éducatif «Educ’tour» inauguré hier à Antananarivo dans le cadre de la Journée internationale des archives.
L’Educ’tour, un parcours à la fois ludique et instructif, a vu la participation des
étudiants au sein de la mention Histoire de l’université d’An­­tananarivo (parcours Information, Documenta­tion, Archivistique et Mu­séo­logie), des élèves issus du Lycée Ambohijanaka, membres du Réseau des écoles associées de l’Unesco (résEAU) et de la presse. «Si un patrimoine documentaire venait à disparaître, c’est toute l’histoire de l’humanité qui s’efface avec. D’où la création du Comité national malgache Mémoire du mon­de en septembre 2021, dont la mission fondatrice est d’assurer l’identification, la préservation et la promotion de cet héritage du passé», souligne Manda Ravelojao­na, secrétaire général de la Comnat-Unesco.
L’itinéraire comprend la visite des Archives royales à Tsaralalàna, inscrites sur le Registre international Mé­moire du monde depuis 2009, de la Bibliothèque nationale de Madagascar (BNM) pour y découvrir les fonds manuscrits riche de 10.000 ouvrages, ainsi que les archives iconographiques et l’inestimable trésor constitué de milliers de photographies anciennes de Madagascar dont certaines sur des plaques de verres, des fonds sonores, des cartes géographiques ainsi que des films documentaires. L’Educ’tour a également fait halte aux archives de l’église FJKM à Faravohitra dont le fonds documentaire, amassé depuis l’arrivée des premiers missionnaires en 1823, est estimé à une dizaine de tonnes. Il en est également à Isoraka, aux archives de la mission norvégienne, établie à Madagascar depuis 1872. Enfin, il y a le jeune Musée de la Photographie d’Andohalo mais qui compte déjà plus de 100.000 photographies couvrant plus d’un siècle d’histoire.
«Nous nous mettons un point d’honneur à inventorier, restaurer, numériser et diffuser nos fonds à l’ère de tout numérique. Jusqu’ici, 69.000 photos ont été numérisées sur les 500.000 conservées à la BNM», confie Holy Raveloarison, chef de département pour la conservation, la promotion et la diffusion des documents iconographiques au sein de la BNM.
Pour Ryan Ralainirina, étudiant en 2e année en histoire, le fonds d’archives constitue «des outils incontournables qui nous accompagnent au quotidien dans nos études et notre travail de recherche, pour mieux connaître le passé, comprendre le présent et construire l’avenir».

Joachin Michaël

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