Ministère de la Justice: lutte acharnée contre le corporatisme et la corruption

Dès sa prise de fonction, le ministre de la Justice, Benjamin Rakotomandimby, a annoncé une réforme profonde visant à assainir le système judiciaire. Il a clairement exprimé sa volonté d’éradiquer le corporatisme, cette « solidarité aveugle » entre magistrats ou fonctionnaires qui entrave la justice, ainsi que de démanteler les réseaux de corruption internes affaiblissant l’appareil judiciaire.

«Je resterai du côté de la justice. Même face à la menace d’une grève», a-t-il déclaré, dé­montrant sa détermination à ne pas céder aux pressions syndicales.
Le ministre a entamé un remaniement à la tête des prisons, notamment celles d’Antanimora et de Tsia­fahy. Ces établissements ont vu leurs directeurs remplacés à plusieurs reprises à cause de pratiques douteuses, évasion suspecte ou encore favoritisme envers certains détenus.
Certains individus circulent librement, mènent des affaires illicites ou passent du temps chez eux, parfois grâce à des pratiques de corruption. Ces comportements sont désormais fermement condamnés par le ministère, qui s’engage à restaurer l’ordre par des inspections régulières et des sanctions disciplinaires. A ce sujet, un magistrat a été suspendu, marquant la fin de l’impunité dans la profession.
Par ailleurs, le ministère a également suspendu plusieurs magistrats pour leur rôle présumé dans les libérations illégales ou douteuses. Pour la première fois, des procédures de révocation pourraient être engagées contre des juges ou procureurs soupçonnés d’avoir bafoué l’éthique de leurs fonctions.
Le ministre veut rétablir la justice par le rejet systématique de toutes les de­mandes de liberté conditionnelle pour les meurtres et vols de zébus, ainsi que l’interdiction pour les auteurs de crimes graves. La main d’œuvre pénale, c’est-à-dire des activités proposées aux détenus pour se réinsérer, sera désormais réservée à des profils non violents.
Le ministère a lancé une vaste campagne d’inspections dans les tribunaux et les établissements pénitentiaires. L’objectif étant de vérifier si les décisions de justice sont respectées, si les règles sont appliquées et surtout détecter les cas de corruption signalés par les citoyens.
La réforme engagée par Benjamin Rakotomandimby est ambitieuse et risquée. Elle s’attaque à des habitudes bien ancrées, à des réseaux puissants et à une culture d’impunité vieille de plusieurs décennies.

N.A

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