A l’aube des Championnats du monde de judo, qui se tiendront du 13 au 19 juin à Budapest, en Hongrie, Laura Rasoanaivo-Razafy s’apprête à vivre sa quatrième participation à cette compétition prestigieuse. La Malgache, figure incontournable du judo africain, aborde cet événement avec un mélange d’ambition et de défis à relever, dans une catégorie des -70 kg où la concurrence s’annonce impitoyable. Classée 25e mondiale, elle n’a pas encore réussi à percer au niveau planétaire lors des Mondiaux seniors, mais son parcours récent laisse entrevoir une lueur d’espoir.
Laura Rasoanaivo-Razafy arrive à Budapest forte d’une domination sans partage sur le continent africain. Ses victoires éclatantes aux Jeux africains de 2024 et aux Championnats d’Afrique en 2023 et 2025 témoignent de son hégémonie régionale. Ces succès, forgés par un style de combat alliant explosivité et précision, s’appuient sur des techniques signatures comme l’Uchi-Mata et l’Ippon-Seoi-Nage, qui ont souvent désarçonné ses adversaires. Sa préparation intensive, marquée par des stages à Paris et à Budapest, où elle a croisé le fer avec des judokates de premier plan, renforce son arsenal. Ces entraînements face à l’élite mondiale ont affûté son sens tactique, un atout précieux pour affronter les meilleures.
Pourtant, le chemin vers le podium s’annonce semé d’embûches. La catégorie des -70 kg est un véritable nid de championnes, dominé par des Européennes et des Asiatiques aux palmarès étoffés. Des noms comme Marie-Eve Gahié, 7ᵉ mondiale, ou Katie-Jemima Yeats-Brown, croisée aux JO de 2024, incarnent cette concurrence redoutable. Laura devra également composer avec des adversaires qui l’ont déjà mise en difficulté par le passé. La Danoise Laerke Olsen, qui l’avait battue aux Mondiaux de 2024, sera présente, même si son 66ᵉ rang mondial cette année pourrait jouer en faveur de Laura. De même, Kelly Petersen Pollard, victorieuse face à elle au Grand Slam de Douchanbé en 2024, et Tais Pina, sa bête noire au Grand Slam d’Antalya la même année, restent des obstacles de taille. Ces revers, loin de l’abattre, ont nourri sa résilience et son envie de progresser.
L’absence de résultats probants aux Mondiaux seniors constitue un frein psychologique. Lors de ses trois participations précédentes, Laura n’a pas encore remporté de combat dans cette compétition, un constat qui pèse sur ses ambitions. Son élimination précoce au Grand Slam de Paris en 2025, bien que frustrante, lui a servi de leçon, l’incitant à redoubler d’efforts. À Budapest, sa capacité à canaliser cette frustration et à faire preuve d’un mental d’acier sera déterminante. Laura a prouvé qu’elle pouvait tenir tête à des adversaires de haut niveau sur des tournois relevés ; reste à transposer cette énergie dans l’arène mondiale.
Naisa