La Banque mondiale prévoit une croissance mondiale en net recul cette année, affectée par les tensions commerciales persistantes et l’incertitude politique. Selon son dernier rapport, la croissance devrait tomber à 2,3 % en 2025, son «niveau le plus faible depuis 2008», en dehors des périodes de récession.
Près de 70 % des économies mondiales ont vu leurs prévisions de croissance revues à la baisse, tous continents et niveaux de revenu confondus. La dynamique est particulièrement inquiétante dans les pays en développement.
«En dehors de l’Asie, ces économies entrent dans une phase de stagnation», alerte Indermit Gill, économiste en chef de l’institution. Pour les pays de l’Afrique subsaharienne, «La croissance devrait s’accélérer pour s’établir à 3,7 % en 2025 et atteindre 4,2 % en moyenne en 2026-2027», note l’institution.
La croissance des pays en développement, qui atteignait 6 % dans les années 2000, a reculé à moins de 4 % dans les années 2020. Cette tendance suit le ralentissement du commerce mondial, passé de 5 % à moins de 3 % sur la même période. L’investissement faiblit, tandis que la dette explose.
En 2025, la croissance des pays à faible revenu est attendue à 5,3 %, soit 0,4 point de moins que prévu initialement. Pour les économies en développement, la moyenne serait de 3,8 %, bien en dessous des 5 % des années 2010. L’inflation devrait quant à elle rester élevée, autour de 2,9 %. Cette décélération compromet la lutte contre la pauvreté et freine la convergence avec les pays riches. La croissance du revenu par habitant ralentit et pourrait prendre vingt ans à retrouver son rythme d’avant la pandémie, hors Chine.
Un scénario plus optimiste reste envisageable. Si les tensions commerciales s’apaisent, la croissance mondiale pourrait gagner 0,2 point de pourcentage en 2025-2026, selon la Banque mondiale.
Recueillis par Arh.