Malgré les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies, le travail des enfants reste un problème persistant dans le monde, affectant encore 138 millions d’enfants en 2024, selon un rapport conjoint de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Unicef. Ce rapport, publié en marge de la Journée mondiale contre le travail des enfants, souligne l’urgence d’intensifier les efforts pour éliminer cette pratique néfaste.
Une réalité alarmante. L’enquête MICS 2018 révèle que 47% des enfants de 5 à 17 ans à Madagascar travaillent déjà. Ce sont principalement les garçons (50%) et les enfants de milieux ruraux (51%) qui sont les plus touchés. Les enfants issus de familles pauvres sont particulièrement vulnérables, 57% d’entre eux étant contraints de travailler pour contribuer aux revenus familiaux. Parmi ceux-ci, 4 % sont engagés dans des activités minières, considérées comme l’une des pires formes de travail des enfants, menaçant leur santé, leur éducation et leur développement.
L’Afrique subsaharienne, où se situe Madagascar, est la région la plus touchée, représentant près des deux tiers des cas mondiaux. La prévalence du travail des enfants y oscille autour de 22 %, un chiffre qui reste inacceptable face aux progrès possibles. La croissance démographique, les conflits internes et l’extrême pauvreté alimentent cette problématique, rendant les enfants de plus en plus vulnérables à des situations de travail dangereuses.
Recommandations
Lors de la présentation de leur rapport, Gilbert F. Houngbo, directeur général de l’OIT, et Catherine Russell, Directrice générale de l’Unicef, ont tous deux souligné la nécessité d’une action collective accrue. Les organisations appellent les gouvernements à investir dans la protection sociale, renforcer les systèmes de protection de l’enfance et assurer un accès universel à l’éducation. Ces deux organismes onusiens recommandent également de promouvoir des emplois décents pour les adultes et d’appliquer les lois contre l’exploitation des enfants…
Vers un avenir sans travail des enfants
Alors que le travail des enfants a diminué d’environ 50 % depuis 2000, la lenteur des progrès, et le fait que le monde soit en passe de manquer son objectif d’éliminer complètement le travail des enfants d’ici 2025, sont préoccupants. Pour compenser cette lenteur, il serait nécessaire d’accélérer le rythme des progrès par un facteur de 11 dans les cinq prochaines années.
Cela nécessite un engagement concerté de la part des gouvernements, des ONG et du secteur privé, en mobilisant des financements adéquats et en mettant en place des politiques inclusives adaptées aux réalités locales, comme celles de Madagascar. Seule une approche intégrée permettra de libérer les millions d’enfants qui, aujourd’hui encore, sont privés de leur droit à une enfance paisible, à l’éducation, et à un avenir prometteur.
Fahranarison