Aujourd’hui, ils seront au nombre de
571 367 à passer le Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires, plus connu sous le sigle de
« CEPE », à travers tout Madagascar. Comparé au nombre d’inscrits de la précédente année, on a enregistré une évolution sensible de l’effectif.
Cet «engouement» pour l’obtention du CEPE s’explique pour différentes raisons, entre autres, l’exonération des droits d’inscription, la distribution de kits scolaires… . Toutefois, qu’on le veuille ou non, le CEPE est le premier examen officiel d’envergure national dans la longue route de l’enseignement.
Autrement dit, cet examen donne un avant-goût des différents autres examens que l’on va devoir passer avant d’accéder à la qualification finale que l’on s’est fixée. Et chacun cherche toujours à obtenir la meilleure qualification possible afin d’avoir la chance de décrocher le poste désiré.
Mais toujours est-il que malgré cette évolution quantitative des candidats, on déplore une nette détérioration de la qualité de l’enseignement. En effet, selon un rapport de la Banque mondiale en 2024 : « La quasi-totalité des élèves en fin de primaire entrent au collège en situation d’illettrisme ».
Comment en est-on arrivé là vont se demander les « anciens » ? En effet, pour eux, dans le temps, avoir le CEPE était déjà une preuve irréfutable d’un certain niveau d’instruction. Il permettait d’accéder à des emplois qui sont loin d’être insignifiants et surtout de poursuivre le cursus dans l’enseignement public ;
Dans ces conditions, la question principale qui se pose est : Aujourd’hui, à quoi peut servir encore d’avoir son CEPE outre le fait de s’habituer à passer des examens dans l’avenir ? Il va sans dire que le fait d’avoir ce diplôme ne permet plus à son titulaire de prétendre accéder à un emploi décent.
D’autant plus que passer le baccalauréat ou même le BEPC, deux diplôme qui ont encore, plus ou moins, leur valeur respective pour entrer dans la fonction publique ou le privé ne requiert pas la possession du CEPE. Ce n’est pas un passage obligé.
Or, d’aucuns ignorent les énormes difficultés que rencontrent aujourd’hui les candidats aux différents emplois. On ne peut pas ignorer que le taux de chômage est très élevé dans le pays. Cela tient au fait que le marché du travail est limité et qu’il ne peut pas résorber les milliers de nouveaux diplômés chaque année.
Quoi qu’il en soit, passer l’examen du CEPE est un choix revenant à la fois aux parents et aux élèves. Et malgré toute l’inutilité du CEPE, il faut toujours encourager les bonnes volontés qui aspirent à l’obtenir. Mais qu’ils se disent toujours et qu’ils n’oublient jamais que le chemin à faire est encore long
Aimé Andrianina