2023 sera une année électorale majeure pour Madagascar. La présidentielle sera au programme, le troisième scrutin de ce genre sous la quatrième République. Mais plus qu’une élection, il s’agira d’un défi de taille pour la Grande île.
Pour un pays comme Madagascar qui a toujours connu des crises, soit postélectorale, soit préélectorale, la démocratie sera mise à rude épreuve, tout au long de l’année électorale 2023. La dernière crise politique en date remonte à la dernière élection présidentielle de 2018. Le scrutin a été précédé par le mouvement des 73 députés. Mais, la situation s’est dénouée lorsque les deux protagonistes ont procédé à une passation démocratique, une grande première depuis l’indépendance.
En un mot, cette élection de 2018 est une référence. Reste à savoir si les acquis seront maintenus ou cette présidentielle de 2023 nous réservera des surprises. De plus la conjoncture politique ne fait que renforcer le doute quant à l’issue de cette prochaine élection. Alors que l’année 2023 n’a même pas commencé, les tentatives de déstabilisation sont légion, à l’exemple de la motion de censure avortée contre le gouvernement. Un coup perpétré par des députés de l’opposition et suivi par quelques élus qui auraient mordu à l’hameçon, après avoir voulu faire chanter en vain les membres du gouvernement.
Réticence de l’opposition
De son côté, l’opposition a déjà manifesté sa réticence et cherche tous les moyens pour empêcher la tenue des élections et au pire s’attendre à une Transition. Comme lors des précédents scrutins, les membres de l’opposition remettent en cause les textes électoraux dont ils demandent leur révision ainsi que l’organisation d’une concertation nationale. Or, ils savent pertinemment qu’il est chronologiquement impossible de satisfaire de telles demandes à quelques mois de la prochaine élection. La modification des textes électoraux pourrait en effet prendre du temps en raison entre autres des procédures prévues pour son adoption car le texte devrait être voté au niveau du Parlement.
La course est lancée
Par ailleurs, sur le terrain politique, même si officiellement aucun des pressentis candidats à l’élection n’a pas encore affirmé leur intention, l’élection est déjà sur toutes les lèvres. Pour l’heure, chacun tente de renforcer leur communication auprès des citoyens notamment sur les réseaux sociaux. Parmi les plus visibles en ce moment, le député élu dans le district de Toliara I, Siteny Randrianasoloniaiko. D’autres comme l’ancien Président Marc Ravalomanana, effectuent quant à eux des descentes dans les régions pour préparer déjà le terrain. Certains par contre préfèrent entretenir le suspense. C’est le cas entre autres, de l’ancien Président Hery Rajaonarimampianina mais aussi du Président en exercice Andry Rajoelina qui en dépit des déclarations de soutien de ses partisan, n’a pas encore voulu se prononcer sur le sujet.
Tsilaviny Randriamanga