En toute transparence

En vue de renforcer et de diversifier ses ré­serves officielles de change, la Banky Foi­ben’i Madagasikara (BFM) ou Banque Cen­trale de Madagascar a lancé un appel en vue de nouer des partenariats avec des entités formelles et professionnelles dans la commercialisation d’or.
Le but est d’approvisionner la BFM en or collectés localement. C’est une politique mo­nétaire, entre autres, qui tient la route dans la mesure où l’or est une valeur sure au niveau du marché des changes international. Les fluctuations de la valeur de l’or à ce ni­veau sont moins im­por­tantes que celles des devises.
Pour y parvenir, la BFM sollicite le con­cours de tous les opérateurs aurifères, notamment les titulaires d’agrément de comptoir de l’or, les titulaires de permis d’exploitation de type Permis d’exploitation et Permis réservé aux exploitants artisanaux, les collecteurs professionnels et les groupements d’orpailleurs légalement constitués.
On peut penser que ces intervenants répondront positivement à cet appel dans la mesure où ils peuvent vendre tout ou partie de leur or extrait ou collecté. Donc, il n’y a pas d’obligation de céder en totalité l’or qu’ils détiennent. Ils pourront ainsi poursuivre leurs activités normalement.
Mais si cette décision est bonne, elle n’est pas suffisante. En effet, il y a encore beaucoup d’or qui circule un peu partout dans le pays en suivant d’autres circuits sans qu’ils fassent l’objet de contrôle. Parmi ceux-ci, on peut citer les transactions qui se font sur les trottoirs.
Mine de rien, le volume total des transactions doit être important pour que le nombre de rabatteurs augmente tous les jours. Ces derniers proposent aux passants de leur acheter tout bijou en or au vu et au su de tout le monde. Ils ne cherchent plus à cacher leur activité illégale.
C’est illégal parce qu’il n’y a pas encore une loi qui autorise ce type de transaction. Et il est quasiment certain que c’est ce marché pa­rallèle d’or qui alimente les divers trafics d’or vers l’extérieur qui ont défrayés la chronique il y a quelques mois.
L’Etat doit mener une lutte intense contre tous ces trafics. Et c’est par le biais de la BFM qu’on y parviendra. Il suffit d’autoriser cette institution monétaire à acheter de l’or des particuliers en mettant en place un guichet spécifique pour l’achat de l’or en bijou.
Pour une raison ou une autre, les particuliers sont amenés à se séparer de certains de leurs bijoux en or. Il leurs sera alors possible d’approcher le guichet de la BFM pour effectuer la transaction. Et tout le monde y trouvera son profit à condition que le prix proposé ne soit pas trop différent de celui des acheteurs informels.
Bien évidemment, ces derniers pourront surenchérir leurs offres d’achat. Mais toujours est-il qu’il y a un plafond qu’ils ne pourront pas dépasser. Et avec la prochaine mise en place de la raffinerie d’or, on peut transformer tous les bijoux en or en lingot en toute transparence.

Aimé Andrianina

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