Mercredi des idées en goguette: Tout est relatif

Apparemment, cette théorie se vérifie tous les jours. C’est notamment le cas avec la nouvelle Miss Madagascar, élue par un comité dont la légitimité est encore sujette à débat. Il faut reconnaître que ce comité n’a jamais brillé par sa transparence, et il faudrait peut-être revoir ce point. Il est malheureux de constater les réactions des uns et des autres rabaissant la dernière Miss, censée représenter le pays. Et pour cause, une grande partie des internautes s’est concentrée sur le physique de la jeune femme. Effectivement, elle n’est peut-être pas la plus belle de la Grande Île, du moins sur le plan physique. Mais toujours est-il que plusieurs paramètres sont à prendre en compte en matière de con­cours pour être Miss.
D’abord, loin de nous l’idée de défendre le comité, mais il est évident que ce ne sont pas toutes les belles filles du pays qui ont choisi de participer à ce concours. Il se pourrait donc que d’autres, plus jeunes et plus belles, se trouvent ailleurs, mais qu’elles aient fait le choix de ne pas participer, soit par conviction, soit tout simplement parce que ce n’est pas leur priorité. D’autres ont choisi de mener leur vie là où elles se trouvent. Et ce n’est la faute de personne si elles ne figurent pas parmi celles que les jurys devaient choisir.
Ensuite, et c’est le plus important, il faut comprendre que la beauté est relative, et que la perception de la beauté varie d’une personne à l’autre, en fonction de plusieurs facteurs, entre autres, la culture, les goûts individuels, et même les contextes so­ciaux. Celui ou celle qui est considéré comme beau ou belle par une personne peut ne pas l’être pour une autre. Enfin, chacun a des préférences esthétiques influencées par des critères subjectifs ou émotionnels. Il ne pourra donc jamais exister une définition exacte de la beauté, tout comme pour les goûts en matière de musique et de cuisine. Chacun a sa préférence. Aussi simple que cela.
Nous sommes en 2024, et les critères pour être élue Miss ont bel et bien évolué avec le temps. S’il est vrai qu’un minimum de beauté physique est encore requis, d’autres paramètres entrent désormais en jeu. Les jolies robes, les formes et les sourires éclatants ne sont plus les premiers critères. Dé­sormais, on évalue, entre autres, la faculté intellectuelle des candidates, les valeurs qu’elles défendent, et leur comportement au sein de leur groupe, etc.
Cela étant, il est rare que les « reines de beauté », ici ou ailleurs, comme on les appelle, ne fassent pas l’objet de critiques, car certains leur trouvent toujours des défauts. Mais à l’avenir, pour en revenir à Miss Madagascar, il faudrait que le comité soit plus transparent quant à leurs critères. Cela leur donnerait plus de légitimité et pourrait même améliorer la perception générale en éliminant les soupçons et les critiques infondées.

Rakoto

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