Les défis restent nombreux pour garantir un véritable processus électoral inclusif et accessible. C’était le principal point abordé lors de l’atelier de présentation des résultats de l’observation sur la participation électorale des personnes handicapées à Madagascar, organisé par l’observatoire Safidy et le Réseau malgache du handicap (RMH), hier au bureau du mouvement ROHY à Ambatonakanga.
«Bien que Madagascar ait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) en 2014, de nombreux obstacles persistent malgré la reconnaissance des droits électoraux des personnes handicapées au niveau international, comme dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et la CDPH », a souligné Falihery Razafindrakoto.
Des multiples obstacles
D’après les résultats de l’enquête, les infrastructures inadaptées, le manque d’accès à l’information et l’absence de mesures spécifiques pour soutenir les personnes handicapées, représentent des obstacles qui les marginalisent lors des scrutins. A titre d’exemple, près de 90 % des communications électorales ne sont pas traduites en langue des signes et de nombreux bureaux de vote ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Du coup, seulement 0,96 % des votants sur l’île sont enregistrés en tant qu’électeurs en situation de handicap. Et Falihery Razafindrakoto a évoqué que « la statistique globale indique que 15 % de la population du pays est en situation de handicap, un chiffre qui soulève des questions ».
De plus, les campagnes électorales ne sont pas accessibles aux personnes handicapées, les laissant en marge du processus démocratique.
Pour renverser cette tendance, Safidy s’engage à améliorer l’inclusion des personnes handicapées dans le processus électoral. Il mène des actions de sensibilisation auprès de personnes en situation de handicap qui commencent à prendre conscience de leurs droits et se faire entendre.
Bodoarilala, une observatrice handicapée des dernières élections, souligne l’importance de cette inclusion malgré les défis logistiques rencontrés: « En tant que personne handicapée, participer à l’observation des élections a été pour moi un moment fort ».
Préconisations
Pour remédier à cette situation, les observateurs électoraux préconisent des mesures concrètes, notamment la mise en place de programmes éducatifs adaptés aux personnes handicapées, l’amélioration de l’accessibilité des bureaux de vote, le garant d’une meilleure représentation médiatique des personnes handicapées et l’étude des systèmes électoraux d’autres pays développés.
MRS