Pauvreté et urgence climatique: neuf millions d’enfants malgaches en danger

A Madagascar, plus de 9 millions d’enfants (73%) vivent avec le double impact de la pauvreté et de l’urgence climatique, selon une étude réalisée par l’ONG Save the Children et restituée hier lors de l’atelier de simulation du Cop 29 au Centell hôtel à Antanimena.

«Ils font partie des plus de 150 millions d’enfants d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe qui sont confrontés à la fois à la pauvreté extrême et aux effets du changement climatique », a souligné Save the Chil­dren. Le Soudan se trouve en tête du classement, suivi par le Mozambique et Ma­dagascar.
Selon le rapport élaboré par Save the Children avec une modélisation climatique réalisée par des chercheurs de la Vrije Univer­siteit Brussel (VUB), les enfants nés en 2020 seront en moyenne confrontés à sept fois plus de vagues de chaleurs au cours de leur vie que leurs grands-parents et les nouveau-nés du monde entier vivront en moyenne 2,6 fois plus de sécheresse.
Simulation de la Cop 29

D’août à septembre et en amont de la Cop 29, Save the Children a consulté des enfants âgés de 9 à 17 ans issus des trois régions de Madagascar, afin de re­cueillir leurs idées sur le changement climatique dans leur vie quotidienne. Il s’agit des régions d’Ana­lamanga, Vatovavy et An­dapa. « La Cop 29 est une opportunité de faire entendre les préoccupations des enfants vulnérables sur le changement climatique, affectant certainement la vie et l’avenir des générations futures, no­tamment à Madagascar », a indiqué Tatiana Dasy, la country représentative de Save the Children à Mada­gascar.
Parmi les enfants con­sultés, Joan, un garçon de 10 ans, a déploré que « Quand il n’y a pas de pluie, les plantes se fanent. Par ailleurs, la violence des cyclones détruit aussi beaucoup de choses : les toits sont emportés, les êtres humains peuvent aussi être emportés par le vent, les voitures peuvent être dépiécées ». De son côté, Mirana, une jeune fille de 16 ans, a souligné qu’« En 2050, tous les arbres seront coupés, l’air sera irrespirable à cause de la pollution si nous ne prenons pas une décision maintenant ».
Les consultations ont fait hier l’objet d’une restitution officielle au minis­tère de l’Environnement et du développement durable. Cela en présence des ac­teurs impliqués dans la Cop 29 qui va se dérouler en Azerbaïdjan, au mois de novembre.

Sera R.