Les attaques contre les paramédicaux en exercice dans les zones rurales et reculées ne cessent de se multiplier. Ces agents de santé, qui assurent le fonctionnement de presque tous les Centres de santé de base (CSB) du pays, lancent un énième appel aux autorités compétentes tout en leur réclamant de la protection.
Les agents de santé sont en proie à l’insécurité. Pas plus tard que la veille de Noël, un infirmier exerçant au Centre hospitalier de référence de district (CHRD) d’Antsalova, dans la Direction régionale de santé publique (DRS) de Melaky, a été victime d’une attaque sur son lieu de travail. Il assurait à cette occasion son tour de garde, a alerté hier le Syndicat des infirmiers et sage-femme de Madagascar (SISFM).
Cette nuit-là, les malfaiteurs ont frappé à la porte de la salle de garde comme tous les accompagnateurs de patients ayant besoin de soins ou d’hospitalisation. Une fois la porte ouverte, ils ont frappé avec un objet tranchant, a-t-on rapporté. Grièvement blessé, ce dernier a dû être évacué au Centre hospitalier de référence régional (CHRR) de Maintirano.
Face à cette situation ainsi qu’à tous les cas d’insécurité grandissante auxquels font face les paramédicaux, le SISFM relance une énième interpellation à l’endroit des autorités compétentes, y compris le ministère de la Santé publique et le ministère de la Sécurité publique. Il demande des mesures strictes pour assurer la protection des agents de santé, notamment ceux qui sont affectés dans les zones rurales et reculées.
Cet appel ne date pas d’hier, mais reste sans suite jusqu’à maintenant. Toujours est-il que le SISFM a alerté le ministère de tutelle à maintes reprises à travers des journées de solidarité. Il réclame la protection de ces membres dans leurs lieux de travail. Pourtant, aucune solution tangible n’a été adoptée à ce jour, regrette ce syndicat.
La région de Melaky, zone rouge pour les agents de santé
Selon toujours le syndicat des paramédicaux, la région Melaky constitue particulièrement depuis quelques mois une zone rouge pour les agents de la santé. En l’espace de quelques mois, trois cas d’attaque contre des agents de santé sont survenus dans cette région. En septembre, un infirmier a été victime d’attaque à main armée à son domicile.
Il y a à peine une semaine, des dahalo ont également attaqué le domicile d’un chef de CSB dans le district de Maintirano. A en juger la réalité, « Le risque que les paramédicaux quittent les CSB des zones reculées est important », a alerté le SISFM.
Ce syndicat a rappelé que les agents de santé ont droit à des protections pour l’exercice de leur métier et dans leurs lieux de travail selon l’article 6 du statut des fonctionnaires. Pourtant, ce n’est plus le cas actuellement.
Fahranarison