Emmanuel Genvrin, le co-fondateur du Théâtre Vollard, et son équipe étaient à Madagascar, la semaine dernière pour monter trois opéras, à savoir «Maraina», «Chin» et «Fridom». Une centaine d’artistes issus de quelques pays de l’océan Indien seront sur scène au mois de novembre à La Réunion pour le grand concert, dont des solistes et choristes malgaches.
«La Réunion est le seul territoire d’Outre-mer à posséder des créations d’opéras contemporains», a affirmé Emmanuel Genvrin. Avec Jean-Luc Trulès, il a composé et créé trois pièces qui mettent en vedette trois solistes confirmés, à l’image de la soprano Magali Léger, la mezzo-soprano Aurore Ugolin et le basse-baryton Jean-Loup Pagesy.
Par ailleurs, ils ont fait appel aux artistes de l’océan Indien pour étoffer l’équipe. Des Réunionnais et des Malgaches assureront les seconds rôles, à savoir Natacha Rajemison et Ando Razananaivo. 12 choristes malgaches seront également de la partie, comme Fitia Harisoa Rainibe, Nathalie Hantanirina, Lova Harivelo Raoelison Andriamanana, Herrick Hubert Rajaonah, Long Ranosiarilala…
L’histoire des peuples de l’océan Indien
Emmanuel Genvrin et Jean-Luc Trulès se sont inspirés de l’histoire du peuple de l’océan Indien. «Nous utilisons des compositions en français, en malgache et en créole. L’identité de l’océan Indien sera mise en avant», a expliqué Emmanuel Genvrin. Dans l’opéra «Maraina», des titres tels que «Avizahay», «Fady», «Mangina» seront interprétés. «L’histoire parle des premiers habitants de la Réunion. Une petite colonie malgache venue de Fort Dauphin s’y est installée. Ils étaient des agriculteurs », a-t-il raconté. Pour rappel, «Maraina» était déjà interprété à Paris en 2009.
Ensuite, «Chin» parle du conflit à La Réunion à l’époque de l’acquisition de l’indépendance de Madagascar. «Et pourquoi pas La Réunion ?», se demande-t-il. Le conflit sucrier du 1955 a secoué l’île.
Et enfin, le troisième opéra intitulé «Fridom» évoque l’histoire d’une radio libre, dans les années 90, qui entrait en conflit avec l’Etat français. «Durant cette crise, des magasins sont pillés», rapporte-t-il, une histoire similaire à celle qui s’est déroulée au pays. «Nous partageons une histoire commune», a-t-il conclu.
Holy Danielle