Comme partout ailleurs, la Journée mondiale des enseignants a été célébrée la semaine passée, presque dans une totale indifférence. Pourtant, elle s’est bien déroulée en périphérie, non loin de la capitale. C’est quand même dommage pour de multiples raisons. Primo, nous sommes habitués à célébrer les journées
mondiales à travers des festivités et un tapage médiatique, sauf que cette fois, ce n’était pas le cas. Secundo, aussi étrange que cela puisse paraître, cela pourrait bien refléter la considération des enseignants dans le pays. Et c’est regrettable.
Il faut donc attendre les organisations de la société civile et l’appui des organismes internationaux pour qu’on leur accorde plus de considération. « Un enseignant titulaire d’un Certificat d’aptitude pédagogique de l’école normale (Capen) a le même indice qu’un agent pénitentiaire titulaire du BEPC », précise d’ailleurs le communiqué de presse publié pour l’occasion. Cela montre que le chemin reste encore long, très long même, avant que les enseignants ne soient reconnus à leur juste valeur.
Attention, il ne s’agit pas ici de dévaloriser un corps de métier au détriment d’un autre, d’autant plus que les agents pénitentiaires sont également en quête de reconnaissance. Il fut un temps où ces derniers demandaient la création d’un ministère qui les détacherait de la Justice, mais cela n’a pas abouti.
Toutefois, c’est malheureux aussi bien pour le pays que pour les enseignants eux-mêmes que ces derniers soient aussi ignorés. Il ne faut donc pas s’attendre à une éducation digne de ce nom. Par extension, le chemin vers le développement sera plus que difficile. D’autant plus que le métier n’attire plus les plus diplômés, mais seulement ceux qui n’ont pas trouvé mieux ailleurs. Et c’est tragique pour la génération future.
Rakoto