Non-respect des normes: 80 % des projets de construction, réalisés sans architectes

L’Ordre des architectes de Madagascar (OAM) a célébré la Journée mondiale de l’architecture sous le thème « Architecture, urbanisme, patrimoine et éducation ». L’événement s’est tenu hier à l’Hôtel de ville d’Analakely. A cette occasion, l’OAM a interpellé sur le non-respect des normes de construction, notamment dans les grandes villes du pays.

La présidente de l’OAM, Fara Rahoeliarivahy, a exprimé ses préoccupations. «80% des constructions à Madagascar ne respectent pas les normes, y compris certains bâtiments publics», a-t-elle déclaré. Le recours à des constructeurs informels, motivé par des raisons financières, est courant. Ces derniers échappent non seulement aux taxes, mais ignorent aussi les règles de construction. «A Antananarivo, environ 80% des constructions se font sans permis, un chiffre alarmant», selon toujours cette architecte. Or, toute construction de plus de 150 m², qu’elle soit privée ou publique, doit impliquer un architecte qualifié.
Le recours aux architectes reste faible, alors qu’ils jouent un rôle crucial pour assurer la sécurité des bâtiments. «L’architecte est garant de la sécurité de toute construction», a insisté Fara Rahoeliarivahy. Pourtant, les citoyens préfèrent souvent recourir à des constructeurs informels, non formés et non réglementés, ce qui contribue à l’anarchie urbanistique.
L’objectif de cette Journée mondiale de l’architecture était de rappeler aux autorités l’importance de l’OAM dans le secteur de la construction durable. «L’éducation autour de l’architecture et l’intégration des architectes dans tous les projets de construction sont des enjeux de taille pour l’avenir des villes malgaches», a concédé le directeur général de l’Aménage­ment du territoire, Miangaly Rabodomalala.

Intégrer les architectes dans les projets
La culture de l’architecture, en tant que garant d’une ville propre, organisée et sécurisée, est encore absente. Cela engendre des infrastructures chaotiques et non conformes aux standards. Fara Rahoe­li­arivahy a insisté sur la nécessité d’intégrer les architectes dans les projets, pour assurer des constructions durables et de qualité.
Pour dire qu’en tant que créateurs, les architectes sont avant tout des artistes. L’OAM, créée en 1993, œuvre pour renforcer la reconnaissance de la profession et compte actuellement 60 architectes assermentés. Cepen­dant, le manque de formation dans le domaine reste un frein au développement de la profession. Il n’existe pas d’écoles secondaires spécialisées en architecture à Madagascar, bien que des formations soient disponibles.

Arh.

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