Un danger pour la démocratie

Au fil des élections, le taux d’abstention a grimpé en flèche. Et les prochaines communales et municipales du 11 décembre, feront-elles exception. Selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), une centaine de communes n’ont enregistré qu’un candidat unique. Du jamais vu dans l’histoire des élections à Madagascar et ce ne serait pas sans conséquences pour la démocratie dans le pays. Il faut dire que cette fois, les électeurs ne seront pas confrontés à l’embarras du choix.

Mais ce manque de choix pourrait inciter les électeurs à s’abstenir ou à voter blanc, faisant encore monter en flèche le taux d’absentéisme déjà élevé. Ajouter à cela le climat politique orageux qui ne se dissipe pas entièrement,
malgré l’appel à l’apaisement lancé par la Ceni. La guéguerre politique est indissociable à la quête du pouvoir dans les urnes, mais à la longue, le peuple refuse de jouer le jeu et préfère se mettre à l’écart en se contentant d’être un simple spectateur. S’agit-il d’une perte de confiance dans le processus électoral ou d’une défiance envers les politiques ? Les urnes n’attirent plus que les électeurs, non plus le peuple.

Et comme les élections sont essentielles à la démocratie, une réforme radicale du système électoral, devrait être envisageable, inspirée par le modèle européen qui rend le vote obligatoire, dans 5 pays européens notamment la Belgique, le Luxembourg, la Grèce, la Bulgarie et le Liechtenstein, non-membre de l’UE.

La nécessité d’une législation sur l’obligation de voter, pourrait être envisagée pour stopper cette montée préoccupante de l’abstention. La situation actuelle à Madagascar appelle donc à une réflexion approfondie sur l’avenir de sa démocratie et sur les moyens de la préserver face à la politique politicienne sous toutes ses formes.

F.M

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