Pour l’exemple

L’arrestation récente de trois gendarmes à Toamasina a certainement créé des émois au niveau de la population, non seulement de Toamasina mais de tout le pays. Ces trois éléments des forces de défense et de sécurité étaient de connivence avec des bandits pour réaliser des attaques à main armée dans la capitale économique de Madagascar.
On peut même dire que ce sont eux qui orchestraient les atta­ques en même temps qu’ils fournissaient les armes pour effectuer ces attaques. Cela mon­tre bien à quel point, ils étaient impliqués dans ces séries d’attaques à main armée dans le grand port de l’Est. Des attaques qui ont fait que la ville de Toamasina soit considérée comme une zone rouge.
Le fait que ce soit des gendarmes qui sont compromis dans cette affaire va certainement ternir le blason de ce corps. La raison est que la gendarmerie a toujours été considérée par l’opinion publique com­me un corps d’élites parmi tous les éléments formant les forces de défenses et de sécurité du pays. N’y entre pas qui veut et ses éléments sont triés sur le volet.
Cette considération résulte du fait que, nonobstant leur formation militaire, les gendarmes bénéficient en outre d’une formation judiciaire qui leur permet d’intervenir directement dans de nombreuses affaires criminelles. Un officier supérieur de la gendarmerie a un jour déclaré : «La gendarmerie n’est pas un re­paire de brigands ».
Apparemment, il s’est trompé car ce qui s’est passé à Toamasina est l’exception qui confirme la règle. Il y a des gendarmes ripoux. De nombreuses rumeurs ont déjà circulé sur les agissements de ces hom­mes en treillis qu’on accuse parfois d’exaction, notamment en milieu rural, au détriment des populations locales. Et pourtant, ils sont en pleine connaissance de cause de toutes les conséquences de leurs actes.
Le plus à déplorer est le fait que ce sont ceux-là même qui sont censés la protéger qui exercent des pressions de toutes sortes à l’égard de la population. Et ce type d’acte n’est pas imputable aux seuls gendarmes. On se rappelle bien que des policiers ont déjà été interpellés dans la même ville pour des raisons identiques. Ce fois-ci, ce sont les policiers qui ont directement participé à l’attaque.
Ainsi, il arrive donc des fois qu’on arrive par introduire un loup dans la bergerie. Et pour éviter que les mêmes faits se reproduisent, il faut dissuader les autres éléments qui auraient les mêmes velléités de violer la légalité, à agir de la sorte. Pour cela, il faut que les sanctions qui leur seront appliquées soient à la hauteur de la gravité de leurs actes. Ne serait-ce que pour l’exemple.

Aimé Andrianina

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