La vie est unique, il n’y en a qu’une dans la vie. Les « Ntaolo » malagasy l’avaient bien compris. « Lahitokana ny aina » disaient-ils dans une situation périlleuse et qu’il faut faire très attention et ne pas prendre des risques inutiles au péril de sa vie et d’autrui. Car au moindre faux pas, tout peut basculer à tout instant. Mais quand l’inévitable se produit et les dégâts sont irréparables, qu’on passe de vie à trépas, à la grande surprise de tout le monde, c’est le destin comme motif de consolation.
Depuis début décembre, le nombre d’accidents de la route, est reparti à la hausse. Il a atteint 40 durant seulement le week-end de Noël. Une dizaine de personnes ont déjà perdu la vie. Avant-hier encore, un prêtre, deux religieuses et un couple de médecins, ont trouvé la mort sur la RN12. Un mois de décembre noir en cours car le flux de la circulation sur les routes nationales va encore augmenter en cette semaine de fin d’année.
Excès de vitesse, fatigue au volant sont les principales causes d’accidents sur les routes nationales. Force est de le dire que certains chauffeurs des taxi-brousses ne respectent pas la législation en matière de temps de conduite. Normalement, un chauffeur peut rouler 9 heures par jour au maximum. Au-delà de cette limite, le risque d’accident augmente.
Et les chauffeurs sont conscients du danger encouru, mais vu que les voyageurs sont nombreux au départ comme à l’arrivée, ils n’hésitent pas à appuyer sur le champignon et rouler à tombeau ouvert, dans l’objectif d’effectuer un maximum d’aller-retour, parfois sans être inquiété, à cause d’un manque de contrôle à tous les niveaux. A ce sujet, une certaine gabegie règne qui n’encourage pas à la prudence et à la vigilance.
L’accident ne prévient pas, la mort au tournant. La route est encore longue et parsemée de difficultés. Seuls ceux qui arrivent à bon port, au bout du voyage, seront félicités, selon les Malagasy qui croient aussi que Dieu est en train de faire son bilan de fin d’année.
J.R