Comme on pouvait s’y attendre, les députés réclament leur véhicule tout-terrain. Il faut reconnaître que c’est devenu une tradition depuis quelques années. Les nouveaux élus se pavanent avec leur véhicule, tandis que leurs électeurs peinent à trouver les moyens de subsister. Ce procédé, se répète à chaque prise de fonction des nouveaux députés, et le sujet revient inévitablement sur la table. Bien évidemment, étant donné l’outil dont disposent les élus de la Chambre basse, à savoir « la motion de censure », il est difficile de leur refuser ce privilège. On finit toujours par trouver le moyen de le leur accorder.
Cependant, il y a des faits à souligner. Dans certaines circonscriptions, les voitures des élus deviennent automatiquement des biens publics. Par exemple, en cas de décès ou d’événement familial nécessitant un véhicule, c’est vers les députés que la population locale se tourne pour obtenir de l’aide. Outre leur présence à tous les événements et festivités dans leur circonscription, c’est aussi grâce à ce type d’« aide » que des élus ont réussi à garder leur siège pendant de longues années. Qu’on le veuille ou non, cette pratique perdure encore aujourd’hui. Ainsi, sans leur accorder carte blanche, une partie des élus trouve légitime l’attribution de ces véhicules tout-terrain.
Cela dit, ce n’est pas une excuse. Loin de là. Il est évident que le pays n’a pas les moyens d’offrir gratuitement de tels avantages à tous les parlementaires, surtout compte tenu de la conjoncture sociale actuelle. Il existe tellement de défis à relever que tous les acteurs, étatiques ou non, doivent chercher des moyens pour apaiser les tensions. La nouvelle législature en est à ses débuts, et les parlementaires auront largement le temps de revendiquer leurs privilèges.
Alors, mesdames et messieurs les parlementaires, serrez un peu votre ceinture pour le moment ! L’urgence est ailleurs.
Rakoto