Avant toute chose, il faut considérer la fin

La première pluie qui s’est abattue le week-end dernier a fait ressurgir un problème récurrent à la capitale : de nombreux quartiers ont connu la montée des eaux et les habitants ainsi que tous ceux qui devaient passer par là se sont retrouvés les pieds dans l’eau.
Même les automo­bilistes ont rencontré des problèmes pour conduire car on ne sait jamais ce qui se cache sous les eaux. Pourtant, ce n’était que la première pluie de la saison. Et déjà, les populations habitant ou de­vant obligatoirement passer dans les zones basses ont éprouvé les pires difficultés pour se déplacer.
Et cela ne fait que commencer. On peut bien croire que ce n’est pas Antananarivo seule qui est concernée. Tou­tes les grandes agglomérations sont dans la même situation. La montée des eaux accompagnée par des eaux bou­euses est le problème commun de toutes grandes villes.
Qu’on le veuille ou non, la responsabilité de cette situation est partagée entre les habitants et les passants dans ces quartiers ainsi que l’autorité publique qui doit prendre en charge tout
le système d’évacuation d’eau dans les villes. Tout d’abord, il faut reconnaître que les gens ne respectent pas la sa­lubrité et la propreté là où ils vivent.
Les ordures et les détritus de toutes sortes sont jetées dans les caniveaux sans le moindre souci. Pourquoi agir ainsi ? Par manque de civisme ou d’éducation ? On peut aussi penser que la discipline et l’autorité font défaut. Sous d’autres cieux, le fait de jeter le moindre détritus dans la rue est passible de sanction.
Et le fait de laisser faire et laisser aller qui permet aux gens d’agir comme bon leur semble. Et c’est tout à fait normal qu’à la longue, les voies d’évacuation d’eau soient finalement obstruées. Et la moindre goutte de pluie risque de créer toute une inondation.
Ce sont les zones basses qui sont les plus exposées. Face à cette situation, on se pose forcément la question suivante : Pourquoi ne pas avoir curé les canaux d’évacuation en même temps qu’on a procédé aux travaux de réfection et de réhabilitation des rues de la capitale ?
Les efforts produits risquent d’être réduits à néant dans la mesure où l’accumulation des eaux stagnantes sur la bitume accélérera sans aucun doute sa destruction. Et bien entendu, on reviendra au point de départ avec les nombreuses rues défoncées dans la capitale.
Autrement dit, tous les travaux qui ont été entrepris dans le cadre de la réhabilitation des rues de la capitale sont compromis. Et finalement, on aura dépensé des milliards d’ariary pour rien car ces travaux ne dureront pas. Comme on le dit toujours, avant toute chose, il faut considérer la fin.

Aimé Andrianina

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