La légitimité des représentants du peuple est mise à mal par des comportements qui trahissent l’essence même de leur mandat. La population sans voix est un sujet qui mérite toute notre attention, surtout dans le contexte actuel où les députés, censés être les porte-parole des citoyens, semblent privilégier leurs intérêts personnels au détriment de ceux qu’ils représentent.
Le terme « député » provient du latin deputatus qui signifie « envoyé » ou « délégué », il est le représentant de la population. Pourtant, lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire il y a quelques jours, il est devenu évident que cette mission est souvent pervertie. Au lieu de se concentrer sur les préoccupations sociales et économiques pressantes, les députés ont choisi de discuter en huis clos d’un sujet qui ne concerne qu’eux c’est-à-dire l’acquisition de véhicules tout terrain.
A cela s’ajoute, le fait que certains députés dès leur entrée en fonction, il y a quelques mois, réclament une augmentation du Crédit d’investissement destiné à l’appui au développement (Ciad) alors que des précédents cas de détournements restent impunis. L’exécutif a fléchi et le Ciad s’élève désormais à 250 millions d’ariary par an pendant 5 ans pour chaque député à présent soit 500 millions ariary pour les districts ayant deux députés élus. Un fonds qui est censé financer des projets bénéfiques pour les districts.
Cependant, cette somme est souvent détournée ou mal utilisée, quid de leur contrôle ? Un cas de détournement, survenu dans un district de la partie nord du pays a été mis à nu par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) mais n’ont pas abouti en raison de l’immunité parlementaire. La population se retrouve alors dans une position d’impuissance face à des élus qui semblent plus préoccupés par leurs propres intérêts que par ceux qu’ils sont censés servir. Ce phénomène reflète une tendance plus large où la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics deviennent la norme plutôt que l’exception. Les citoyens sont souvent laissés pour compte. C’est la répétition de telles pratiques qui empêche les électeurs de se rendre aux urnes. Comment restaurer la confiance dans les institutions et rappeler aux députés leur rôle fondamental d’être les véritables représentants de la population ?
F.M