Dans le cadre de l’élaboration de la Nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC), le Comité de pilotage a clos hier la deuxième phase de ce processus devant les parlementaires à Tsimbazaza.
Face à une quarantaine de députés présents, le Comité de pilotage a exhorté les parlementaires à exercer leur droit et leur pouvoir en matière de « mise en accusation », comme stipulé dans le chapitre 4, notamment l’article 133 de la Constitution en vigueur. Il a également rappelé leur obligation constitutionnelle, selon l’article 68, de contrôler l’action gouvernementale et d’évaluer les politiques publiques. Sahondra Rabenarivo, présidente du comité de pilotage, a ensuite présenté une rétrospective, soulignant les obstacles et les failles des stratégies précédentes et actuelles, afin d’améliorer cette nouvelle stratégie à l’avenir.
Depuis la création de la Haute Cour de Justice (HCJ) en 2018, la transmission des grands dossiers concernant des personnalités éminentes de l’Etat, qui doivent être jugés par la HCJ, stagnent dans les couloirs du Parlement sans suite. Ce qui a freiné l’efficacité de l’actuelle stratégie nationale de lutte contre la corruption. De ce fait, la présidente du Comité pour la SNLCC souhaite recueillir l’avis des députés pour l’élaboration de la nouvelle stratégie.
Au cours de la réunion, les parlementaires ont proposé des suggestions, telles que l’introduction de la lutte contre la corruption dans les programmes scolaires pour sensibiliser les jeunes générations, ainsi que des réformes et renforcements des organismes anti-corruption existants. Les députés ont exprimé leur soutien unanime à cette initiative visant à réduire considérablement la corruption qui reste un défi difficile et complexe. « La pauvreté engendre la corruption, et la corruption engendre la pauvreté », a affirmé Pety Rakotoniaina, le député élu dans le district d’Ikalamavony.
SNLCC 2025-2030
Ce Comité souhaite obtenir l’aide et l’apport des parlementaires dans les réformes des législations en vigueur et l’adoption de nouvelles lois sur la lutte contre la corruption, notamment la protection des dénonciateurs et des lanceurs d’alerte. Le Comité de pilotage de la SNLCC prévoit d’introduire ces éléments dans la nouvelle stratégie quinquennale.
Il faut noter que le Comité de pilotage entrera dans la phase finale de cette nouvelle SNLCC, notamment la rédaction et la validation du document de stratégie, assorti d’un plan de mise en œuvre et d’un plan de suivi-évaluation. Ce document sera présenté devant le Conseil des ministres en novembre. Au programme, cette nouvelle SNLCC pour la période 2025-2030 devrait être dévoilée au grand public le 9 décembre, lors de la Journée internationale de lutte contre la corruption.
MRS