La campagne litchi commencera plus tôt cette année comparée aux précédentes années, dit-on. Autrement dit, les amateurs de ce fruit, certes succulent, vont bientôt pouvoir satisfaire leur penchant gustatif. Et ils ne seront pas les seuls à attendre ce début de campagne.
Il y a également tous ceux qui, de près ou
de loin, interviennent chaque année dans la campagne litchi. Cela va du propriétaire de plantations jusqu’à l’exportateur en passant par les collecteurs, les transporteurs, les trieurs… Sans conteste, la campagne litchi crée de nombreuses activités temporaires.
Ainsi, la campagne litchi est une occasion, pour beaucoup de personnes, de se faire un peu d’argent juste avant les fêtes de Noël et de fin d’année. Dans la région de Toamasina, pendant cette période, tout tourne autour du litchi. Et tout le monde cherche à avoir sa part du gâteau.
Pendant cette campagne, il existe une catégorie d’intervenants qui jouent un rôle crucial. Ce sont les collecteurs. Suite au prix d’achat fixé par l’exportateur, c’est le collecteur qui détermine ensuite le prix d’achat au producteur après qu’il ait déterminé sa marge bénéficiaire.
Aussi, les petits producteurs sont à la merci du collecteur. C’est lui qui décide, qui sélectionne les produits qu’on va prendre. Quant aux produits qui n’ont pas été sélectionnés pour être exportés, ils seront écoulés sur le marché local. Bien souvent, on peut voir des petits producteurs dépités de voir leurs produits rejetés.
Comme ce sont des produits périssables, il faut que les produits soient rapidement vendus. Et dans ces conditions, les producteurs doivent se soumettre au diktat des collecteurs qui interviennent pour le marché local. C’est pourquoi certains producteurs préfèrent vendre leurs litchis sur pied.
Mais tout n’est pas aussi rose pendant cette campagne. On voit déjà d’ici, les amoncellements d’ordures qui vont toujours de pair avec la campagne litchi. Les paniers (« garaba ») et les feuilles de bananiers qui ont été utilisés pour transporter les litchis jonchent les rues.
Ce phénomène ne se constate pas uniquement dans la ville de Toamasina et ses environs. Dans toutes les grandes agglomérations du pays où la demande et donc la consommation de litchis est importante, on peut voir ces montagnes d’ordures, sans compter les mouches qui envahissent ces dépotoirs.
Comme les gens ont l’habitude de manger du litchi n’importe où, les consommateurs ne se gênent pas pour jeter les détritus partout où ils passent. Autrement dit, avec la campagne litchi, il faut s’attendre à ce que les ordures prennent des proportions énormes.
Aimé Andrianina